Au fil des jours ... en 2015





Jeudi 9 juillet 2015

Sts Augustin Zhao Rong, prêtre, et ses comp., martyrs

Sts Augustin Zhao Rong, prêtre, et ses comp., martyrs en Chine

Calendrier liturgique et sanctoral



Guerres fraternelles...

« Mes Frères, le monde est tous les jours le théâtre de quelque grand crime ; l'orgueil, l'ambition, l'égoïsme, la cupidité, les haines, les vengeances, les jalousies, voilà autant de démons qui se disputent comme une proie le triste héritage du malheureux Adam. Non contents des fléaux, des épidémies, des guerres meurtrières qui déciment la pauvre humanité, nous nous étudions encore à nous torturer les uns les autres, à nous détruire sourdement, quand ce n'est pas le front haut et la visière levée... Et ce n'est pas au moins entre inconnus, entre étrangers, c'est de porte à porte, entre parents, quelquefois dans la même famille que, pour une légère insulte, un malentendu, pour une bagatelle, on nourrira les uns contre les autres des sentiments de haine et de vengeance, surtout si la question d'intérêt se met de la partie ; oh ! alors la haine devient rancune, elle durera des années entières, toute la vie peut-être, et trop souvent quelque sanglante scène en sera le dénouement.

Voilà le monde, mes Frères ; et ne dites pas que j'exagère, que je vois tout en noir ; j'en appelle à votre expérience qui ne me démentira pas, car je n'ai fait que soulever un coin du voile, et suis resté bien au-dessous de la réalité... - Oui, voilà le monde tel que l'ont fait Satan et les passions humaines ; mais si la paix, l'union des coeurs, si la charité chrétienne y pouvait régner un jour sans mélange ; si cet ardent souhait de l'Homme-Dieu, si ce soupir continuel des trente-trois ans de sa vie mortelle pouvait s'y réaliser ! oh ! cette triste et misérable terre d'exil deviendrait la patrie et les pures délices de l'Eden y renaîtraient encore !

C'est en effet une si douce chose que l'union et la paix entre enfants d'une même famille ! Partagées avec nos frères, que nos joies seraient vives, nos peines légères ; que nos larmes couleraient douces, consolantes, mêlées aux larmes d'un frère, d'un ami ! ...

Quel bonheur, si cette paix céleste, que Jésus nous a laissée en mourant, devenait notre trésor, notre besoin, l'ardente aspiration de toute notre vie ! Ah les plus grands sacrifices ne nous coûteraient rien pour l'obtenir, et la pauvreté, l'humiliation, la souffrance, les plus grands maux nous sembleraient bien doux, plongés que nous serions dans cette pure et sainte volupté !

- Nous vous la demandons, ô Dieu d'amour, cette paix céleste, cette douce et tendre charité, caractère béni auquel vous voulez qu'on reconnaisse vos enfants !

Oh ! puisque cette union, cette paix ineffable est un besoin de notre nature et une condition de notre bonheur dès cette vie, faites que désormais, rien ne vienne plus nous séparer de vous ni de nos frères, afin que la paix du coeur qui récompense ici-bas l'accomplissement de nos devoirs, en soit pour nous dans le Ciel l'immortelle couronne ! Ainsi soit-il ! »

Abbé Victorien Bertrand, Petits sermons où l'on ne dort pas, T. II (Vingt-quatrième Sermon, Sur les moyens de conserver la paix), Paris, C. Dillet, 1867.




Voyage apostolique du Pape François en Amérique méridionale - 5 au 12 juillet 2015


Jeudi 9 juillet 2015 - Bolivie

10h00 Messe place du Christ Rédempteur de Santa Cruz (16h00 heure française)
[Homélie]
16h00 Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes à l'école Don Bosco (22h00 heure française)
[Discours]
17h30 Participation à la IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires au parc des expositions Expo Feria (23h30 heure française)
[Paroles]

Fuseau horaire
Quito/Guayaquil : -5h UTC
La Paz/Santa Cruz/Asunción : -4h UTC



Voyage apostolique du Pape François : Messe à Santa Cruz


10h00 - Messe place du Christ Rédempteur de Santa Cruz (16h00 heure française)

Des dizaines de milliers de Boliviens avaient bravé le froid pour assister ce jeudi matin, sur la Place du Christ-Rédempteur, à Santa Cruz, à la Messe d’ouverture du Ve Congrès Eucharistique National. La célébration a été présidée par le Pape François, arrivé moins de 24 heures plus tôt dans le pays. Une Messe multilingue : on y a prié et chanté en espagnol, certes, mais également en guarani, quechua et aymara, les trois principales langues indigènes d’Amérique du Sud. Dans son homélie, le Saint-Père a appelé le peuple bolivien à prendre soin de sa mémoire, à aller à contre-courant d’une logique de rejet, pour promouvoir une culture de communion et d’inclusion.

A lire : le compte-rendu de Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog.



Voyage apostolique du Pape François : Rencontre avec les prêtres et religieux


16h00 - Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes à l'école Don Bosco (22h00 heure française)

Comme il l'avait fait un jour plus tôt en Équateur, le Pape François a rencontré lors de son étape bolivienne les membres du clergé, religieuses, religieux, séminaristes et laïcs engagés. Dans le gymnase du Colisée Don Bosco de Santa Cruz, une école gérée par les Salésiens, ils étaient environ 4000 à accueillir le Saint-Père, dans une ambiance très joyeuse et rythmée par de nombreux chants.

Après avoir écouté plusieurs témoignages, le Saint-Père a invité tous les membres du clergé bolivien à être « des témoins reconnaissants de la miséricorde qui nous transforme ». Dans un discours ponctué par des images très concrètes de la vie d'un religieux et des anecdotes personnelles, le Saint-Père s'est appuyé sur l'épisode de Bartimée dans l'Évangile de Marc. Aveugle et mendiant, Bartimée était au bord du chemin quand Jésus et ses disciples sont passés devant lui. Quand il entendit Jésus, il cria pour se faire entendre. Face à l'attitude de ce marginal, de cet exclu de la société, il y a trois types de réactions, que le Pape a listées : « passer, dire "tais-toi" ou "courage, lève-toi" ».

Attention aux cœurs blindés et bloqués

« Passer, c'est l'écho de l'indifférence » a dit le Pape. Cette « spiritualité du zapping », c'est « la tentation de voir la douleur comme quelque chose de naturel, de s'habituer à l'injustice. Nous nous disons : c’est normal, il en a été toujours ainsi. C'est l'écho qui naît dans un cœur blindé, fermé, qui a perdu la capacité d'étonnement et, par conséquent, la possibilité de changement ». Il a appelé chacun à prendre conscience de cette tentation de renier Dieu, comme l'a fait le premier Pape, Pierre. « Je crois que c’est le plus difficile de la spiritualité chrétienne » a reconnu le Souverain Pontife. L'important est de ne pas se couper du peuple de Dieu : « passer sans écouter la douleur de nos gens, sans nous enraciner dans leurs vies, dans leur terre, c’est comme écouter la Parole de Dieu, sans permettre qu’elle prenne racine en nous et soit féconde. Une plante, une histoire sans racines, c’est une vie sèche » a-t-il dit.

Deuxième attitude possible face à Bartimée : celle qui lui demande de se taire, de ne pas déranger, comme ces prêtres qui reprennent systématiquement et sermonnent constamment, ces « Papes du doigt qui punit ». Cette réaction de « ronchons », c'est « le drame de la conscience isolée » pour le Saint-Père, « ils écoutent mais n'entendent pas, ils voient mais ne regardent pas. La nécessité de se différencier leur a bloqué le cœur. (...) Ils ont fait de l'identité une question de supériorité » et pensent que la religion est une croyance pour « autorisés ».

La compassion, ce n'est pas du zapping

Plutôt que de passer indifféremment ou de réprimander, le Pape François conseille donc de s'arrêter devant le cri de Bartimée, comme Jésus l'a fait. « Loin de lui ordonner de se taire, il lui demande : "que puis-je faire pour toi ?" Il n'a pas besoin de se différencier, de se séparer, il ne le classe pas pour voir s'il est autorisé ou non à parler. Il lui pose seulement une question, l’identifie en voulant faire partie de la vie de cet homme (...) Ainsi il lui restitue peu à la peu la dignité qu'il avait perdue, il l'inclut. Il n’existe pas de compassion qui ne s'arrête pas, n’écoute pas et ne se solidarise pas avec l'autre a affirmé le Pape. La compassion n'est pas du zapping, ce n'est pas d'étouffer la douleur, au contraire, c'est la logique même de l'amour. (...) C'est la logique qui naît du fait de ne pas avoir peur de s'approcher de la douleur de nos gens » a-t-il insisté. Comme Jésus qui a appelé chacun des présents à aller vers leur propre vocation, le Saint-Père a rappelé que tous sont « témoins de l'amour purificateur et miséricordieux de Jésus ». Et pour s'en souvenir, comme il l'avait demandé aux religieux équatoriens, il a conseillé à chacun de demander à Dieu « la grâce de la mémoire » pour ne pas oublier ses racines, ni renier sa langue natale, ses origines.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog.



Voyage apostolique du Pape François : IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires


17h30 - Participation à la IIe Rencontre mondiale des Mouvements populaires au parc des expositions Expo Feria (23h30 heure française)

Temps fort de l’étape bolivienne, le Pape a conclu jeudi soir la Rencontre mondiale des Mouvements populaires, qui avait commencé mardi à Santa Cruz. Organisée en collaboration avec le Conseil Pontifical Justice et Paix et l’Académie Pontificale des Sciences Sociales, elle a rassemblé pendant trois jours les délégués d’organisations syndicales de paysans, d’indigènes et d’ouvriers, des travailleurs précaires, des représentants de l’économie dite informelle, des migrants. Cinq thèmes étaient au cœur de ce rendez-vous : logement, travail, violence, terre et climat.

En guise de clôture, c'est un discours très fort que le Pape François a adressé aux participants de cette rencontre. Le Saint-Père a commencé par dresser un constat très sévère et critique du système qui régit la planète actuellement. S'interrogeant à voix haute, le Pape a demandé : « reconnaissons-nous que les choses ne marchent pas bien dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles sans toit, tant de travailleurs sans droits, tant de personnes blessées dans leur dignité ? Reconnaissons-nous que les choses ne vont bien quand éclatent tant de guerres absurdes et que la violence fratricide s’empare même de nos quartiers ? Reconnaissons-nous que les choses ne vont pas bien quand le sol, l’eau, l’air et tous les êtres de la création sont sous une permanente menace ? » - « Disons-le sans peur : nous avons besoin d’un changement et nous le voulons. (...) On ne peut plus supporter ce système, et la Terre non plus ne le supporte pas ».

Remplacer l'indifférence par l'espérance

Le Pape François a déploré cette « dictature subtile », qui « porte atteinte au projet de Jésus », où l'« on est en train de châtier la terre, les peuples et les personnes de façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, se sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait “le fumier du diable” ; l’ambition sans retenue de l’argent qui commande. Le service du bien commun est relégué à l’arrière-plan ». Un système qui ruine la société, détruit l'homme et le rend esclave.

Pour amorcer un changement « positif, qui nous fasse du bien, rédempteur », le Saint-Père appelle de ses vœux à remplacer « la globalisation de l'exclusion et de l'indifférence », qu'il a tant de fois dénoncée, par « une globalisation de l’espérance, qui naît des peuples et s’accroît parmi les pauvres ». Le Pape sent aujourd'hui une attente, même dans des lieux inattendus au premier abord, comme par exemple au cœur du système : « même dans cette minorité toujours plus réduite qui croit bénéficier de ce système règnent l’insatisfaction et spécialement la tristesse. Beaucoup espèrent un changement qui les libère de cette tristesse individualiste asservissante » a-t-il constaté. Ce changement est possible et atteignable, et « l'avenir de l'humanité n'est pas uniquement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites. Il est fondamentalement dans les mains des peuples ».

Les plus pauvres, moteurs du changement à venir

Ainsi, le Pape appelle chacun à se mobiliser, et plus spécialement les plus pauvres. « Vous êtes des semeurs de changement, a-t-il lancé aux mouvements populaires. Vous, les plus humbles, les exploités, les pauvres et les exclus, vous pouvez et faites beaucoup. J'ose vous dire que l'avenir de l'humanité est, dans une grande mesure, dans vos mains. Ne vous sous-estimez pas ! » s'est-il exclamé. Pour le Saint-Père, l'un des moteurs du changement réside dans l'émotion car elle apporte « un supplément de sens que seuls comprennent les peuples » : « quand nous regardons le visage de ceux qui souffrent, le visage du paysan menacé, du travailleur exclu, de l'indigène opprimé, de la famille sans toit, du migrant persécuté, du jeune en chômage, de l'enfant exploité, de la mère qui a perdu son fils dans une fusillade parce que le quartier a été accaparé par le trafic de stupéfiants, du père qui a perdu sa fille parce qu'elle a été soumise à l'esclavage a-t-il énuméré, quand nous nous rappelons ces "visages et noms", nos entrailles se remuent face à tant de douleur et nous sommes émus car nous avons vu et entendu ».

Dans cet appel à l'action et la mise en place d'une sorte de « programme social qui reflète ce projet de fraternité et de justice que nous attendons », le Pape n'a pas oublié le rôle de l'Église. Mais attention à ne pas attendre d'elle de recette précise : « ni le Pape ni l'Église n’ont le monopole de l'interprétation de la réalité sociale, ni le monopole de proposition de solutions aux problèmes contemporains, a-t-il tenu à souligner. L’histoire, ce sont les générations successives des peuples en marche à la recherche de leur propre chemin et dans le respect des valeurs que Dieu a mises dans le cœur, qui la construisent ».

Temps fort du discours, il a également demandé explicitement pardon aux peuples indigènes du continent américain pour le mal commis par l'Église pendant sa mission d'évangélisation. « De nombreux et de graves péchés ont été commis contre les peuples originaires de l'Amérique au nom de Dieu, a-t-il dit, comme ses prédecesseurs. Je demande humblement un pardon, non seulement pour les offenses de l’Église même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l’on appelle la conquête de l’Amérique ». Il a tout de même tenu à faire mémoire de tous ces prêtres, évêques, sœurs et religieux, « qui se sont opposés à la logique de l'épée avec la force de la croix », prenant la défense des peuples indigènes.

Économie, unité et développement durable

Si le Saint-Père affirme qu'il ne détient pas la recette du changement attendu, il a néanmoins donné trois grands principes pour y parvenir. D'abord, « mettre l'économie au service des peuples et dire non à une économie d'exclusion et d'injustice où l'argent règne au lieu de servir (...). Une économie vraiment communautaire, l’on pourrait dire, une économie d'inspiration chrétienne, doit garantir aux peuples dignité. Cela implique les 3 T : terre, travail et toit pour tous », une formulation fréquemment reprise dans les différents discours de cette rencontre des Mouvements populaires. « C'est un devoir moral a répété le Pape. Pour les chrétiens, la charge est encore plus lourde : c'est un commandement. Il s'agit de rendre aux pauvres et aux peuples ce qui leur appartient », afin que tous, nous puissions « vivre bien ».

La deuxième tâche « est d'unir nos peuples sur le chemin de la paix et de la justice a conseillé le Saint-Père. Les peuples du monde veulent être artisans de leur propre destin. Ils veulent conduire dans la paix leur marche vers la justice. Ils ne veulent pas de tutelles ni d'ingérence où le plus fort subordonne le plus faible. Ils veulent que leur culture, leur langue, leurs processus sociaux et leurs traditions religieuses soient respectés ». Dénonçant « le nouveau colonialisme » qui peut prendre des visages différents comme « quelques traités dénommés "de libre commerce" et l'imposition de mesures d’"austérité" qui serrent toujours la ceinture des travailleurs et des pauvres », le Pape François s'est aussi insurgé contre « le colonialisme idéologique » qui dérive de la concentration des moyens de communication « qui essaie d'imposer des directives aliénantes de consommation et une certaine uniformité culturelle ». Toutes ces nouvelles formes de colonialisme sont dangereuses car elles génèrent de l'injustice « et l’injustice génère la violence qu’aucun recours policier, militaire ni aucun service d'intelligence ne peut arrêter ».

Enfin, le Pape François a renouvelé son appel pressant à la défense de la « Mère Terre » : « la maison commune de nous tous est pillée, dévastée, bafouée impunément. La lâcheté dans sa défense est un grave péché » a-t-il dit, renvoyant à la lecture de son encyclique Laudato Si'. Pour conclure, le Pape a demandé aux participants de « dire ensemble de tout cœur : aucune famille sans logement, aucun paysan sans terre, aucun travailleur sans droits, aucun peuple sans souveraineté, aucune personne sans dignité, aucun enfant sans enfance, aucun jeune sans des possibilités, aucun vieillard sans une vieillesse vénérable. Continuez votre lutte et, s'il vous plaît, prenez grand soin de la Mère la Terre ».

Les conclusions de cette deuxième rencontre mondiale des mouvements populaires ont été remises au Pape François et à Evo Morales.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral de l'homélie traduite en français sur notre blog.





W.-A. Mozart : Sinfonia concertante pour violon, alto et orchestre en mi bémol majeur, K. 364 - II. Andante
English Chamber Orchestra - Dir. Andre Previn
Cho-Liang Lin, violon - Yuri Bashmet, alto



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