Chemin de Croix

Chanoine Crozier (1850-1916) - édité en 1904



11ème Station


Jésus est attaché à la Croix

V. Nous vous adorons, ô Jésus,
R. Parce que, par votre sainte croix, Vous avez racheté le monde.

Cette station nous fait voir Jésus attaché à la croix sous les yeux de sa sainte Mère.
Jésus dépouillé de ses vêtements est prêt pour l'immolation qui va s'achever.
Le voilà étendu sur l'arbre de la croix.
Il n'a pas d'autre lit pour reposer sa tête couronnée d'épines, son corps meurtri et tout en plaies vives.
En silence, Il se livre aux violences de ses bourreaux ; Il présente ses mains et ses pieds aux clous qui vont briser ses veines, ses os, ses nerfs, et traverser ses membres pour les fixer à l'autel de son sacrifice.
Quelle souffrance, et pour Jésus ainsi frappé et torturé, et pour Marie, sa Mère, qui assiste à ce spectacle et entend jusqu'au fond de son cœur tous les coups de marteau !
Jésus ne résiste pas, Jésus ne se plaint pas, Jésus obéit et s'abandonne à tous les ordres, à toute la rage de ses bourreaux.
Ah ! Je reconnais bien l'Agneau mystérieux qu'Isaïe, le grand prophète, a entrevu et salué depuis plusieurs siècles, « cet agneau muet qui sera conduit à la boucherie ». Celui que Jean-Baptiste, sur les bords du Jourdain, a montré et désigné à ses disciples en l'appelant « Agneau de Dieu ! »
Oui, il est l’Agneau de Dieu, parce que ce nom exprime toute sa vocation et toutes ses vertus de Victime rédemptrice ! Il est l'Agneau de Dieu par sa sainteté essentielle et parfaite ; Il est l'Agneau de Dieu par sa patience et sa douceur incomparables !
Jésus se laisse attacher pour le salut du monde entier ; Il se livre pour sauver ses nations choisies, pour Israël, pour la France, afin de leur crier du haut de la croix : « Je tiens mes bras toujours étendus vers mon peuple, pour attirer et embrasser ce peuple qui ne cesse pas de me contredire et de me persécuter ».
Pour racheter la France, l'Agneau de Dieu a multiplié d'autres agneaux de Dieu, des Victimes élues et consacrées, immolées dans le silence, la patience, l'amour, l'abandon à tous les vouloirs divins, à toutes les rigueurs de l'éternelle justice, heureuses de souffrir et de mourir pour rendre la France à Jésus-Christ et Jésus-Christ à la France par l'ardeur et la perfection de leur sacrifice.
O Agneau de Dieu, sanctifiez de plus en plus les Victimes de votre Sacré-Cœur ; rendez-les toujours plus semblables à vous-même ; faites-les toujours plus douces et plus patientes, plus généreuses et plus saintes pour que, dans les souffrances et les infirmités de leur corps, dans leurs douleurs d'âme et de cœur, elles jettent vers Dieu un cri plus puissant qui appellera sur la France la miséricorde et le salut !

Notre Père, Je vous salue, Gloire au Père...
V. Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple,
R. Et ne soyez pas toujours irrité contre nous !
V. Cœur de Jésus, salut de ceux qui espèrent en vous.
R. Ayez pitié de nous !
V. Saints et saintes de la France,
R. Intercédez pour nous !
V. Que les âmes des fidèles, par la miséricorde du Seigneur, reposent en paix !
R. Ainsi soit-il !


  12ème Station


La Passion de Notre Seigneur