Au fil des jours ... en 2014





Dimanche 05 octobre : 27e Dimanche du Temps Ordinaire

(Calendrier traditionnel : 17ème Dimanche après la Pentecôte)

calendrier liturgique



« Le caractère eschatologique de nos sacrements culmine dans l'Eucharistie : elle contient le corps du Ressuscité, qui a promis de nous ressusciter au dernier jour (Jean VI, 39, 40, 54). Dans la présence eucharistique du Christ glorieux, les premiers chrétiens voyaient spontanément une anticipation de son apparition à la fin des temps.

Manger ce pain et boire la coupe, c'est manger et boire soi-même, avec le corps et le sang du Sauveur, son grand désir de sauver le monde : « J'ai désiré d'un grand désir manger avec vous cette Pâque avant de souffrir » (Luc XXII, 14).

On peut deviner que c'est dans les grandes âmes, ouvertes aux choses du ciel et où plus rien, dans le conscient ni dans l'inconscient, ne crée d'entrave à l'influx divin, que se découvriront pleinement les effets des sacrements et que se manifestera la nature des grâces sacramentelles, christotransformantes, versées au monde pour y constituer le corps mystique du Christ. Et cela se produira plus qu'en tout autre rencontre sacramentelle, en la rencontre de la communion eucharistique s'il est vrai qu'elle est par excellence le sacrement de la consommation de la vie spirituelle, de l'unité et du rassemblement de l'Eglise autour du sacrifice rédempteur.

[...]

Les chrétiens qui s'approchent de l'Eucharistie savent qu'elle est un mystère ineffable, que l'image qu'ils se forment de leurs communions, même dans les meilleurs des cas, est misérable, comparée à ce qu'elle laisse inexprimé ; qu'ils doivent se rappeler qu'on ne connaît ici-bas les choses divines qu'en voyant qu'elles sont toujours à découvrir et qu'il faut tenter sans cesse de passer outre : « Cherche à te contenter non de ce que tu comprends de Dieu, disait Jean de la Croix, mais de ce qu'en lui tu ne comprends pas ; ne t'arrête pas à mettre ton amour et tes délices dans ce que tu entends ou sens de lui, mets-les plutôt en ce que de lui tu ne peux ni entendre ni sentir : voilà ce qu'on appelle chercher Dieu dans la foi. » On connaît le poème sur la Source cachée qu'il composa dans son cachot de Tolède :

Cette source éternelle bien est blottie
Au pain vivant afin de nous donner vie
       Mais c'est de nuit

Elle est là criant vers toute créature
Qui de cette eau s'abreuve mais à l'obscur
       Car c'est de nuit

Cette source vive à qui tant me convie
Mon désir, je la vois en ce pain de vie
       Mais c'est de nuit (*) »

(*) : Trad. Lucien Marie de Saint-Joseph.

Charles Journet, La Messe, présence du Sacrifice de la Croix (ch. VIII : La Communion, 5), Desclée de Brouwer, Paris, 1958 (2e édition, revue et augmentée).



Raphaël, La Dispute du Saint-Sacrement, musée du Vatican
(Source et crédit photo)



Messe d'ouverture du Synode extraordinaire sur la famille célébrée par le Pape François


Livret de la célébration

Coup d’envoi de l’assemblée extraordinaire des évêques sur la famille, lors de la Messe solennelle présidée par le Pape François ce matin en la basilique St Pierre, et en présence des pères synodaux, venus du monde entier. Une Messe concélébrée par les trois présidents du Synode, le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Tagle, et le cardinal archevêque d'Aparecida, Mgr Damasceno Assis ; ainsi que par le cardinal archevêque de Budapest, Mgr Peter Erdö, l'archevêque de Chieti-Vasto et secrétaire spécial de ce Synode, Mgr Bruno Forte, et le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri.

Prenant appui sur les lectures du jour (première lecture et Evangile), qui utilisent l’image de la vigne du Seigneur, François a rappelé aux père synodaux la mission première du Synode : « mieux garder la vigne du Seigneur », qui demande beaucoup de soin, et non « discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent ». Dans ce cas précis, affirme encore le Pape, « le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité ».

« Nous sommes tous pécheurs », observe le Saint-Père, aussi la tentation de s’emparer de la vigne peut-elle se manifester, « à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains ». Nous risquons ainsi de « décevoir le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint ». Et le Pape d’élever une prière : « Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité ».

Au début de la célébration, le Pape a encensé les reliques des bienheureux époux Zélie et Louis Martin et celles de leur fille Sainte-Thérèse de L'Enfant-Jésus, qui seront exposées dans la chapelle de la Salle du Synode, tout au long de ces deux semaines de travaux.

Texte intégral de l'homélie

« Aujourd’hui, le prophète Isaïe et l’Évangile utilisent l’image de la vigne du Seigneur. La vigne du Seigneur est son “rêve”, le projet qu’il cultive avec tout son amour, comme un paysan prend soin de son vignoble. La vigne est une plante qui demande beaucoup de soin !

Le “rêve” de Dieu c’est son peuple : il l’a planté et le cultive avec un amour patient et fidèle, pour qu’il devienne un peuple saint, un peuple qui porte beaucoup de fruits de justice.

Mais, aussi bien dans la prophétie ancienne que dans la parabole de Jésus, le rêve de Dieu est déçu. Isaïe dit que la vigne, si aimée et soignée, « a produit de mauvais raisins » (5, 2.4), alors que Dieu « attendait le droit, et voici le crime ; il attendait la justice, et voici les cris » (v.7). Dans l’Évangile, au contraire, ce sont les paysans qui ruinent le projet du Seigneur : ils ne font pas leur travail, mais ils pensent à leurs intérêts.

Jésus, dans sa parabole, s’adresse aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux “sages”, à la classe dirigeante. Dieu leur a confié de façon particulière son “rêve”, c’est-à-dire son peuple, pour qu’ils le cultivent, en prennent soin, le protègent des animaux sauvages. Voilà la tâche des chefs du peuple : cultiver la vigne avec liberté, créativité et ardeur.

Jésus dit que pourtant ces paysans se sont emparés de la vigne ; par leur cupidité et leur orgueil, ils veulent faire d’elle ce qu’ils veulent, et ainsi ils ôtent à Dieu la possibilité de réaliser son rêve sur le peuple qu’il s’est choisi.

La tentation de la cupidité est toujours présente. Nous la trouvons aussi dans la grande prophétie d’Ézéchiel sur les pasteurs (cf. ch. 34), commentée par saint Augustin dans son célèbre discours que nous venons de relire dans la Liturgie des Heures. Cupidité d’argent et de pouvoir. Et pour assouvir cette cupidité, les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt (cf. Mt 23, 4).

Nous aussi, au Synode des Évêques, nous sommes appelés à travailler pour la vigne du Seigneur. Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent… Elles servent à cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple. Dans ce cas, le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité.

Nous sommes tous pécheurs et à nous aussi, peut arriver la tentation de “nous emparer” de la vigne, à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains. Le rêve de Dieu se heurte toujours à l’hypocrisie de quelques-uns de ses serviteurs. Nous pouvons “décevoir” le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité.

Frères Synodaux, pour cultiver et bien garder la vigne, il faut que nos cœurs et nos esprits soient gardés en Jésus Christ dans la « paix qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir », (cf. Ph 4,7). Ainsi nos pensées et nos projets seront conformes au rêve de Dieu : se former un peuple saint qui lui appartienne et qui produise des fruits du Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 43) »

Sources : Radio Vatican et site internet du Vatican.

Angélus de ce dimanche 05 octobre 2014


Lors de l’Angélus, le Pape a rappelé que « les pères synodaux, venus de toutes les parties du monde, vivrons avec (lui) deux semaines intenses d’écoute et de discussions, fécondées par la prière, sur le thème ‘les défis pastoraux sur la famille dans le contexte de l’Évangélisation’ ».

Comme lors de la Messe célébrée ce dimanche matin, le Pape a commenté la première lecture et l’Évangile du jour. La Parole de Dieu présente l’image de la vigne comme symbole du peuple que s’est choisi le Seigneur, a-t-il rappelé. « Comme une vigne, le peuple requiert tant de soin, un amour patient et fidèle. C’est ce que Dieu fait avec nous et ainsi c’est ce que nous sommes appelés à faire, nous, pasteurs. Prendre soin de la famille est une façon de travailler dans la vigne du Seigneur, afin qu’il produise les fruits du Règne de Dieu (Mt 21, 33-43). »

Se nourrir de la Parole de Dieu

Mais pour que la famille puisse bien cheminer, avec confiance et espérance, il faut, dit-il, qu’elle soit nourrie de la Parole de Dieu. Pour cette raison, c’est une « heureuse coïncidence que nos frères Pauliniens aient voulu procéder à une grande distribution de la Bible, ici sur la place, mais aussi dans tant d’autres lieux ». Remercions nos frères Pauliniens, s’est-il exclamé. Les Pauliniens distribuent la Bible à l’occasion du centenaire de leur fondation par le bienheureux Jacques Alberione, grand apôtre de la communication.

Alors qu’aujourd’hui s’ouvre le Synode de la Famille, avec l’aide des Pauliniens, « nous pouvons dire : une Bible dans chaque famille ! »
Le Saint-Père provoque la foule avec humour : « Mais Père nous avons deux ou trois Bible ! Mais où les avez-vous cachées ? »
La Bible ne doit pas finir « sur une étagère », il faut « l’avoir à porter de main, pour la lire souvent, tous les jours, seul ou ensemble, mari et femme, parents et enfant, peut-être le soir, et surtout le dimanche. Ainsi la famille grandit, chemine avec la lumière et la force de la Parole de Dieu ! »

Prier pour le Synode

Le Pape a alors invité les fidèles à soutenir les travaux du Synode par la prière, en demandant l’intercession maternelle de la Vierge Marie. « En ce moment, nous nous associons spirituellement à ceux qui, dans le sanctuaire de Pompéi, élèvent la traditionnelle « supplique » à la Vierge du Rosaire. Qu’elle apporte la paix aux familles et au monde entier. »

A l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape a évoqué la béatification de Sœur Marie Thérèse Demjanovich sœur de la Charité de Sainte Elisabeth. « Rendons grâce à Dieu pour cette fidèle disciple du Christ qui mena une intense vie spirituelle. »



Bse Marie Thérèse Demjanovich (+ 8 mai 1927)
religieuse américaine des Sœurs de la Charité de Sainte Elisabeth

Se mobiliser pour garantir des mêmes opportunités de vie à tous

En Italie, on célèbre ce dimanche la Journée pour l’abattement des barrières architecturales qui limitent ou empêchent les déplacements pour les personnes à mobilité réduites notamment. A cette occasion, le Pape a encouragé tous ceux qui se mobilisent pour garantir des mêmes opportunités de vie à tous, indépendamment des conditions physiques de chaque individu. « Je souhaite que les institutions et les simples citadins soient plus attentifs à cet objectif social important ».

Source : Radio Vatican
Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.





Arvo Pärt : Vater Unser (Notre Père)
Soliste de l'Escolania de Montserrat : Lluís Travesset

(Abbaye de Montserrat, 2012)



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