Au fil des jours ... en 2015





Mercredi 25 mars 2015

Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie
Annonciation du Seigneur


« Pour la solennité de l’Incarnation du Verbe, on a repris dans le Calendrier Romain, par une décision motivée, l’ancienne appellation « Annonciation du Seigneur », mais la célébration était et reste une fête conjointe du Christ et de la Vierge : fête du Verbe qui se fait « fils de Marie » (Mc 6, 3), fête de la Vierge qui devient Mère de Dieu. En ce qui concerne le Christ, l’Orient et l’Occident, dans les inépuisables richesses de leurs liturgies, célèbrent cette solennité comme mémoire du fiat salvifique du Verbe incarné qui, entrant dans le monde, dit : « Voici, je viens … pour faire, ô Dieu, ta volonté » (cf. He 10, 7 ; Ps 39, 8-9) ; comme commémoration du début de la rédemption et de l’union intime et indissoluble de la nature divine avec la nature humaine dans l’unique Personne du Verbe. En ce qui concerne Marie, cette solennité apparaît comme la fête de la nouvelle Eve, vierge obéissante et fidèle qui, grâce à son généreux fiat (cf. Lc 1, 38), devint, par l’œuvre de l’Esprit, Mère de Dieu, mais aussi vraie mère de tous les vivants et, par l’accueil en son sein de l’unique Médiateur (cf. 1 Tm 2, 5), véritable Arche d’Alliance et véritable Temple de Dieu ; c’est donc la mémoire d’un moment culminant du dialogue de salut entre Dieu et l’homme, et une commémoration du libre consentement de la Vierge et de son concours au plan rédempteur. »

Bx Paul VI, Exhortation Apostolique Marialis cultus (Sur le culte de la Vierge Marie), 6, 2 février 1974.

Introït "Vultum tuum"



Cantarte Regensburg

IN ANNUNTIATIONE B. M. V.

Ant. ad Introitum. Ps. 44,13,15 et 16.
Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius adducéntur tibi in lætítia et exsultatióne. (T.P. Allelúia, allelúia.)
Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. Des Vierges seront amenées au roi après vous, vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. (T.P. Alléluia, alléluia.)

Ps. Ibid., 2.
Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi.
De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi.

Calendrier liturgique et sanctoral



Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie

« La Vierge Marie a fermé les yeux
Et voilé son coeur de ses deux paupières
pour ne plus rien voir, pour entendre mieux
Un souffle qui fait trembler ses prières...

Un frisson le long du petit jardin
A couru... Qui vient ? La feuille nouvelle ?
Qui passe ?... Un oiseau sort du ciel. Soudain,
La graine des champs les sent partir d'elle.

Le vent sur le toit vient de rencontrer
Dessus, un oiseau que l'azur apporte.
Qui vole ?... Le ciel a poussé la porte,
La porte a chanté, un Ange est entré.

Un Ange a parlé tout bas dans la chambre.
Toi seule, ô Marie, entends ce qu'il dit,
Toi seule dans l'ombre et le Paradis.
Il a semé Dieu tout grand dans tes membres.

Je ne l'ai pas vu. Mais en s'en allant,
- J'étais sur le pas ému de la porte -
Il a laissé choir dans mon coeur tremblant
Un grain murmurant du Verbe qu'il porte.

Il a fait tomber à la place en moi
La plus ignorée et la plus profonde,
Un mot où palpite on ne sait quoi,
Un mot dans mon sein pour le mettre au monde.

Ah ! comment un mot sortira-t-il bien
De moi que voilà qui suis peu savante ?
Mais le Saint-Esprit - je suis sa servante -
S'Il veut qu'il me naisse y mettra du sien.

......................................

La Vierge Marie est dans son bonheur.
La Vierge Marie est là qui se noie
Dans le miel de Dieu. L'épine est en fleur
Autour du jardin, autour de ma joie.

Il y a dans toi, Vierge, un petit Roi,
Ton petit enfant, un Dieu ! Trois ensemble !
Et nul ne s'en doute. Il y a dans moi
Un petit oiseau dont le duvet tremble... »

Marie Noël, Le Rosaire des joies ("Annonciation", extrait), Crès, 1930.

L'Annonciation, par Fra Angelico





Josquin des Prez (v.1450-1521) : "Vultum tuum"
(Cf. texte de l'Introït de la Messe de ce jour)



les obstacles au progrès chrétien, l'orgueil (1)

« L'orgueil est l'amour désordonné de sa propre excellence. L'homme s'aime, et, contenu dans ses limites, cet amour est légitime ; il est dans l'homme, comme dans tout être vivant, un besoin de conservation, un principe d'ordre et un ressort de progrès. Si l'homme ne s'aimait, il n'aurait ni le besoin d'être, ni la passion de croître, ni l'ambition de se mettre avec les autres êtres dans les rapports qui concourent à l'harmonie générale en le complétant lui-même. Donc l'homme devait s'aimer, et il s'aime.

Mais voici le coup terrible qui a blessé le fond de son être, et qui, le mettant en désaccord avec les autres êtres, le dégrade lui-même. L'homme s'aime tout seul ; il s'aime plus que l'humanité, plus que Dieu, plus que tout ; il s'aime jusqu'au désordre, jusqu'à l'exaltation, et quelquefois jusqu'au délire. Et par là vous pouvez comprendre déjà comment l'orgueil devient dans la vie humaine un principe de dégradation morale. »

R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Cinquième conférence : l'orgueil obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.






William Byrd : Diffusa est Gratia
Octette SIM (Societatis in Musica) - Dir. Horacio Castillo

(Même texte que celui du Graduel de la Messe de ce jour)

Graduale. Ps. 44, 3 et 5.
Diffúsa est grátia in labiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum.
V/. Propter veritátem et mansuetúdinem et iustítiam : et de ducet te mirabíliter déxtera tua.

Graduel
La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a bénie à jamais et pour tous les siècles.
V/. Pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite voua conduira merveilleusement.



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