Au fil des jours ... en 2014





12 février : calendrier liturgique



« Les hommes se trouvent en danger en espérant comme en désespérant : deux choses opposées, deux sentiments contraires. Il est trompé par son espoir, celui qui se trompe en disant : "Dieu est bon, Dieu est miséricordieux ; je puis faire ce qui me plaît, ce qui m'est agréable ; je vais lâcher les rênes de mes passions, je vais satisfaire les désirs de mon âme. Pourquoi ? Parce que Dieu est miséricordieux, bon et plein de bienveillance." C'est par l'espoir que ceux-ci se trouvent en danger.

Mais ils s'y trouvent par désespoir, ceux qui, après être tombés dans des péchés graves, s'imaginent qu'ils ne peuvent plus leur être pardonnés s'ils se repentent, et considèrent comme destinés sûrement à la damnation et se disent en eux-mêmes : "Voilà que nous allons être condamnés ; pourquoi ne pas faire ce que nous voulons ?" Ils réagissent comme des gladiateurs destinés à mourir par le fer. C'est pourquoi les désespérés sont si dangereux ; ils n'ont plus rien à craindre et ils sont d'autant plus à craindre.

Que fait donc le Seigneur à l'égard de ceux qui se mettent en danger par suite de l'une ou l'autre maladie ? A ceux que l'espoir met en danger, il dit : "Ne tarde pas à te convertir au Seigneur, ne remets pas de jour en jour, car sa colère surviendra soudain et au temps de la vengeance il te perdra" (Si 5,7). A ceux que le désespoir met en danger, il dit : "Le jour où le pécheur se convertira, j'oublierai toutes ses iniquités" (cf. Ez 18, 21-22 ; 33, 14-15). »

St Augustin, Traité sur l'Evangile de Jean (3, 8), Bibliothèque augustinienne 72, DDB, Paris, 1977.



Statue en albâtre représentant l'Espérance
Elément de l’ancien jubé exécuté par Jacques Du Brœucq entre 1541 et 1545 pour la collégiale Sainte-Waudru de Mons (Belgique)
Photographie : Jean-Pol Grandmont



Audience générale de ce mercredi 12 février 2014


Le Pape François a consacré la catéchèse de cette audience générale, tenue Place St Pierre, à la signification de l'Eucharistie pour l'Eglise et chacun de nous, de sa place dans nos vies :

"Comment vivons-nous l'Eucharistie ? Quand nous allons à la Messe le dimanche, que nous vivons ? Est-ce juste un moment de fête, une tradition bien établie, l'occasion peut-être de se retrouver ou de se sentir bien, ou alors est-ce quelque chose de plus ?...

Dans l'Eucharistie le Christ renouvelle sans cesse le don de lui-même qu'il a fait sur la Croix. Sa vie entière était une offrande de soi par amour. C'est pourquoi il aimait la compagnie de ses disciples comme de ceux qui venaient à sa rencontre, partager leurs soucis et leurs attentes". "Maintenant à la Sainte Messe nous nous retrouvons avec des hommes et des femmes, des jeunes, des vieux, enfants, pauvres et riches, originaires de l'endroit ou étrangers, accompagnés de leur famille ou seuls ... mais l'Eucharistie que je célèbre me fait-elle sentir toutes ces personnes comme des frères et soeurs ?" "Est-ce que l'Eucharistie m'aide à reconnaître en ces personnes le visage de Jésus ?" "Nous allons tous à la Messe parce que nous aimons Jésus, et nous voulons partager l'Eucharistie, sa Passion et sa Résurrection... Je me demande, et chacun de nous doit se demander : moi, quand je vais à la Messe, comment je le vis ? Est-ce que je me préoccupe d'aider, de me rapprocher et de prier pour ceux qui sont en difficulté ?" "Ou bien je m'occupe à bavarder : T'as vu comment elle était habillée celle-là, ou d'autres potins... parfois on le fait ça, après la Messe... On le fait oui ou non ? On ne doit pas le faire ! Nous devons nous inquiéter de nos frères et soeurs qui sont dans la besoin, à cause d'une maladie, ou d'un problème..."

La grâce de se sentir pardonnés et prêts à pardonner devrait être un deuxième indice... Parfois quelqu'un demande : Pourquoi on devrait aller à l'église, étant donné que ceux qui y vont sont des pécheurs comme les autres ? Combien de fois nous avons entendu cela ! En réalité, celui qui célèbre l'Eucharistie ne le fait pas pour se montrer, parce qu'il s'estime meilleur que les autres. Mais justement il le fait car il reconnaît avoir besoin d'être accueilli et régénéré par la miséricorde de Dieu incarnée en Jésus. Si nous ne ressentons pas la nécessité de la miséricorde, si ne nous sentons pas pécheurs, n'allons pas à la messe ! Nous y allons parce que nous sommes pécheurs, pour recevoir le pardon de Dieu et participer à la Rédemption du Christ. Allons à la messe avec humilité, en pécheurs, et le Seigneur nous réconciliera. Le 'Je Confesse' que nous disons au début n'est pas une formule banale mais un véritable acte de pénitence. Je suis pécheur et donc je me confesse, c'est comme ça que la Messe commence !... Dans le pain et le vin consacrés que nous offrons et partageons se renouvelle chaque fois le don du Corps et du Sang du Christ pour la rémission de nos péchés. Nous devons aller à la Messe humblement, comme des pécheurs. Ceci résume au mieux le sens du Sacrifice du Seigneur et nous ouvre au pardon et à la réconciliation".

Un dernier indice est offert dans la relation entre l'Eucharistie et la vie de nos communautés chrétiennes . Nous devons toujours garder à l'esprit que l'Eucharistie n'est pas quelque chose que nous faisons nous. Elle n'est pas notre commémoration de ce que Jésus a dit et fait. Non, c'est un acte du Christ, c'est le Christ qui est là , qui est sur l'autel... Le Christ est le Seigneur. C'est un don dans lequel il manifeste sa présence et nous rassemble pour nous nourrir de sa parole et de sa vie même. L'identité et la mission de l'Eglise jaillissent de l'Eucharistie. C'est en son sein qu'elle prend forme... Une célébration pourrait être formellement impeccable, très belle, mais si elle ne porte pas à la rencontre de Jésus elle risque de ne pas nourrir notre coeur et notre vie. Par l'Eucharistie le Christ veut entrer dans notre existence et l'imprégner de sa grâce, afin que tout chrétien et toute communauté vive en cohérence vie et liturgie".

Le cœur est rempli de foi et d'espérance en pensant aux paroles de Jésus rapportées dans l'Evangile : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,54). Vivons l'Eucharistie dans un esprit de foi, de prière, de pardon, de pénitence, de joie communautaire, dans le souci pour les nécessiteux et pour les besoins de tant de frères et sœurs, dans la certitude que le Seigneur accomplira ce qu'il nous a promis : la vie éternelle. Ainsi soit-il !"

Après la catéchèse, le Saint-Père a notamment salué une délégation tchèque, accompagnant un groupe d'évêques venus en visite Ad Limina. Il a béni l'Eglise et la terre de Bohème, ainsi que la vénérable icône de la Vierge à l'Enfant vénérée à Stará Boleslav, près de Prague, invoquée chaque fois que le pays a été en danger.

Source (rev. & comp.) Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 12.2.14)

Résumé en français :

« Frères et sœurs, comment vivons-nous l’Eucharistie, et que représente-t-elle pour nous ? La participation à l’Eucharistie doit vraiment toucher notre existence et notre cœur, et ne pas être seulement comme une parenthèse qui ne transformerait pas notre vie. Puisque le Christ s’est donné pour chacun d’entre nous, la messe nous conduit-elle à nous sentir vraiment frères et sœurs, fait-elle grandir en nous la capacité de nous réjouir avec ceux qui sont dans la joie, et pleurer avec ceux qui pleurent ? Puisque le Christ s’est livré pour le pardon des péchés, la messe nous donne-t-elle la grâce de nous sentir pardonnés et de pardonner à notre tour ? L’Eucharistie est une action du Christ, elle est la source de la mission de l’Eglise. Par elle, il veut entrer dans notre existence pour que, dans chaque communauté chrétienne, il y ait cohérence entre la liturgie et la vie. »

« Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française, en particulier tous les jeunes des collèges et des lycées venus de France. Je vous invite à participer chaque dimanche à l’Eucharistie afin d’y rencontrer le Christ qui donne sa vie pour nous. C’est là que nous trouvons la grâce de transformer notre vie en profondeur, et nos relations avec les autres. Bon pèlerinage à Rome. »

Texte original intégral en italien sur le site internet du Vatican.





Jean Roger-Ducasse (1873-1954) : Nocturne de Printemps, pour orchestre (1920)
Dir : Leif Segerstam



Retour à l'agenda