Les saints Anges gardiens

Textes de référence


« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. »
(Mt 18, 10)





  Père Louis Chauffour

"L'Ange gardien et les Anges" en exclusivité sur ce site, © mars 2003.

Introduction

"Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit" : telle est ma prière, le matin au lever, le soir au coucher. J'ajoute : "Jésus-Marie-Joseph" : la famille humano-divine, après la Famille trinitaire. Et je continue : "Saint Michel, saint Gabriel, saint Raphaël" : les trois grands archanges. Vient enfin : "Mon bon Ange gardien, je vous salue, je vous remercie, je vous prie... pauvre pêcheur... saint Louis, saint Viateur ppn."

Voilà bien située la présence des anges, dans notre vie chrétienne. Dieu d'abord, Un et Trine, la Sainte Famille de Nazareth, les Anges et tous les saints... Il est nécessaire de bien marquer au départ, la place de l'angélologie, au coeur des interrogations universelles et éternelles, dans l'histoire du salut. Entre l'homme et Dieu, nous sentons la nécessité de figures intermédiaires, messagères, salvatrices, les Anges et les Saints.

Cette "nécessité" de la présence des anges dans le monde, attestée depuis 5000 ans dans l'histoire de l'humanité, et aujourd'hui avec force : "Voici l'heure des anges" répète-t-on. Les temps sont troublés, les idéologies s'effacent, les religions semblent décliner. Les anges apparaissent comme le plus petit commun dénominateur des espoirs "religieux" de l'homme. L'ange apparaît associé constamment à l'histoire vivante des hommes, à celle de leur mort, au passage dans l'au-delà. Des démons mésopotamiens aux anges domestiques du New Age, à travers les religions du Livre ou la Cabale, l'ange apparaît comme le fil conducteur commun à toutes les croyances. Dès lors, il est sage, utile, d'exposer les données de la religion catholique, concernant ces esprits bienheureux, célestes ou maléfiques. Ange inconnu ou méconnu, ô toi qui es Présence au coeur de notre monde, tu fais poindre en nos ténèbres, l'espérance !

Le P. Jean Daniélou, avant d'être nommé cardinal, écrivait fort justement, voilà quelques décades : "Les Anges représentent un élargissement prodigieux de nos perspectives spirituelles. (...) A un moment où les limites du monde visible reculent dans les profondeurs prodigieuses, où derrière les étoiles que nous voyons, les astronomes nous montrent d'autres mondes d'étoiles, d'autres voies lactées derrière la voie lactée, où ils nous disent que l'univers stellaire est dans une expansion infinie et se dilate perpétuellement à travers ce qu'il faut appeler les espaces ; à un moment où l'histoire de la Terre recule dans des proportions vertigineuses et où on découvre qu'avant l'apparition de l'homme elle a eu une histoire qui compte déjà des millions d'années, la représentation du Christianisme paraît souvent étriquée, parce que nous semblons bloquer tout notre intérêt sur notre histoire humaine. Or il est certain que cette histoire humaine tient une place relativement restreinte quand on la situe dans ces espaces cosmiques. Mais si nous lui restituons sa place, non pas à l'intérieur du cosmos visible, mais du cosmos spirituel, c'est-à-dire si nous montrons que la conception chrétienne des choses est la vision en réalité d'un cosmos spirituel immense, composé de mondes spirituels à l'intérieur desquels notre humanité n'est qu'un monde spirituel particulier, notre vision des choses prend une grandeur, une étendue qui me paraît répondre à une des aspirations de l'âme d'aujourd'hui. A une époque où les hommes se sentent citoyens d'un monde immense, nous pourrons montrer que le Christianisme est un monde encore plus immense. Or, je crois que la théologie des Anges, en reculant les limites du cosmos spirituel, correspond justement à cette dimension". C'est ainsi que notre éminent théologien nous introduit au monde spirituel des anges.

Le P. Theillard de Chardin ne parlait pas un autre langage. Ecrivant à Mgr de Solages, sur le Yang-tsé, le 10 avril 1934 : "Les anges, relevait-il, représentent une part, une zone supérieure de l'Univers qui a déjà émergé en Dieu. Pris essentiellement dans le même complexe évolutif que nous, ce qui les fait réellement dépendants du Christ - ils ont déjà abouti. Leur évolution est terminée. Mais cet aboutissement ne les empêche pas de rester en relation "cosmique", avec la "queue" que nous représentons. Ils appartiennent au même processus spirituel que nous, mais dans une position ou un cycle autres : à la fois, en avance et en avant. N'ont-ils pas eu leur "'preuve", subi leur "résidu" et ne sont-ils pas à la fois influant physiquement sur notre monde, et centrés sur Jésus ?
Tout cela en fait des éléments de notre Monde, et non des espèces d'Univers séparés" !


Demeurons en compagnie de savants authentiques. Le Père Bruckberger rappelle comment il rencontra Einstein et lui posa toutes sortes de questions concernant la foi chrétienne et les mystères ou les croyances qu'elle comporte. La réponse du savant vaut d'être méditée : "Nous sommes au milieu de l'échelle, déclare l'éminent homme de science. Nous ne sommes pas au plus bas, puisque nous avons émergé de l'animalité. Mais nous sommes loin d'être au sommet de l'échelle. II y a beaucoup plus intelligent que nous. Nous ne pouvons fixer aucune limite aux virtualités de la matière. Encore moins pouvons-nous en fixer au pouvoir de l'esprit". Régine Pernoud commente : ""Au milieu de l'échelle" : on pense nécessairement à l'échelle de Jacob, le long de laquelle on voyait les anges monter et descendre". Et de citer le philosophe Nicolas Berdiaev qui déclarait que "l'existence des anges était comme une nécessité dans l'harmonie de l'univers : correspondant au monde animal, un monde entièrement spirituel". Voilà bien qui nous invite à l'approfondissement l'étude des anges, dans la doctrine catholique.


I) Dans les Ecritures

Les anges sont présents dans nos saintes Ecritures. Entendons la voix de l'Eglise : elle est la dépositaire des "Paroles de la vie éternelle" (Jn 6,68). Elle nous maintient dans la vérité, tout au long de la vie. Vatican II mentionne brièvement les Anges, étant tout centré sur le mystère du Christ : "Lumen gentium". Le Catéchisme de l'Eglise Catholique (1993) en parle abondamment et n'hésite pas à déclarer : "l'existence des Anges est "une vérité de foi". De l'enfance au trépas, la vie humaine, commente-t-il, est entourée de leur garde et de leur intercession" ; et le Catéchisme rappelle le mot de saint Basile le Grand : "Chaque fidèle a à ses côtés, un ange comme protecteur et passeur pour le conduire à la vie. La parole de Jésus est fondamentale : "Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car je vous le dis, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux" (Mt 18,10)."

C'est ainsi que la connaissance théologique des saints anges repose sur la divine Révélation. La Bible les mentionne explicitement : 148 fois dans l'Ancien Testament, 74 fois dans le Nouveau. Des démons et de Satan, il est question respectivement 115 et 33 fois dans l'un et l'autre Testament. La Tradition de l'Eglise n'est pas moins explicite. Le IVème Concile du Latran et le Ier Concile du Vatican, entre autres, ont déclaré qu' "à l'origine des temps, Dieu a créé de rien, simultanément la création spirituelle et corporelle, c'est-à-dire angélique et terrestre" (DS 428, 1783).

Ils sont là, dès la création et tout au long de l'histoire du salut. Ils ferment la paradis terrestre, protègent Lot, sauvent Agar et son enfant, arrêtent la main d'Abraham levée sur son fils unique, Isaac. La Loi est communiquée par leur ministère ; ils conduisent le Peuple de Dieu. Ils annoncent les naissances d'hommes choisis par Dieu, précisent les vocations d'hommes illustres, assistent les prophètes, préviennent le mal : "Le chemin que tu suis te mène à la ruine" entend Balaam. "Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin" proclamera le psalmiste. "Mon Nom est en Lui, mon ange marchera devant toi" dira Yaweh à Israël. Quant au célèbre songe de Jacob - l'échelle dressée jusqu'au ciel, où les anges montent et descendent les degrés - il est d'un enseignement des plus riches. L'échelle de Jacob reste dressée jusqu'à la fin des temps. "Les anges montent et descendent : leur mouvement perpétuel crée une constante liaison entre le temps et l'éternité. Messagers du Seigneur, ils témoignent aussi bien de la transcendance du Tout-Autre que de sa Providence. Annonciatrice de l'Incarnation et de la Rédemption, l'échelle est un des hauts-lieux de l'histoire du salut. Dieu n'est pas inaccessible. Il se tient en haut des degrés, nous montre le chemin du Royaume. Par la Loi et par la Foi nous sommes engagés dans cette ascension inouïe. L'échelle de Jacob brille dans la nuit de nos doutes et de nos faiblesses. Elle est le balisage de notre humain pèlerinage. Que Dieu soit à jamais loué de nous montrer la route" (Fr. Bluche-P.Chaunu).

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L'histoire de Tobie est un chant d'amour à notre ange gardien. Le vieux Tobie, homme fidèle et saint, envoie son fils chercher au loin, une somme importante qui lui est due : "Va donc chercher, dit-il à son fils, un homme de confiance qui puisse t'accompagner". A peine sorti, Tobie se trouve en face d'un beau jeune homme, équipé comme pour un voyage, sans savoir que c'est un ange de Dieu. Un accord est conclu. Cet inconnu sera le compagnon de voyage du jeune Tobie. Le vieux Tobie fait ses adieux aux jeunes voyageurs : "Bon voyage ! Que Dieu soit sur votre chemin et que son Ange vous accompagne." Tout émue, la vieille maman pleure. Le vieux Tobie la rassure : "J'ai la conviction qu'un bon ange de Dieu l'accompagnera". Et tout se passa bien. Raguel donne au jeune Tobie la somme due, avec sa fille pour femme : "Que l'ange saint du Seigneur se trouve sur votre chemin, qu'il vous reconduise sains et saufs". Sa prière fut exaucée. Tout se passa bien et le vieux Tobie, reconnaissant, au retour de son fils, lui dit en aparté : "Que pouvons-nous donner à ce saint homme qui t'a accompagné ? Il nous a comblés de toutes sortes de bienfaits". Ils le prièrent d'accepter la moitié de tout ce qu'ils avaient rapporté. L'ange de Dieu se découvre alors : "Je suis l'ange Raphaël, un des sept qui nous tenons en présence du Seigneur. La paix soit avec vous ! C'est par la volonté de Dieu que j'étais là. Remerciez-le. Je retourne à celui qui m'a envoyé. Racontez à vos proches toutes ces merveilles".
Ce livre de Tobie est des plus riches en enseignements. Lisons-le, méditons-le et nous admirerons chaque jour davantage, l'action des saints Anges en ce monde.
Nous comprendrons mieux le psalmiste célébrant Dieu : "Il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins" (Ps 90,11).

Le Nouveau Testament n'est pas moins peuplé de la présence des anges. L'enseignement de Jésus est des plus lumineux : "A la résurrection, vous serez comme des anges". Et à Nathanaël : "Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme". Oui, les anges sont présents dans I'Evangile : "Il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent". Pénétré des enseignements du Christ, saint Paul conclut ses conseils à Timothée : "Je t'adjure devant Dieu, le Christ Jésus et les Anges élus : observe ces règles avec impartialité". Et l'Auteur de l'épître aux Hébreux nous encourage : "Approchez-vous de la montagne de Sion, de la cité de Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, de myriades d'anges..." Saint Jean le confirme dans sa vision à Patmos : "J'entends la voix d'une multitude d'anges qui étaient autour du Trône... Leur nombre était des myriades de myriades". L'apôtre nous rapporte leurs chants : "Amen ! la louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force à notre Dieu dans les éternités d'éternités ! Amen !"

Les Actes des Apôtres évoquent bien souvent la présence, l'action des saints Anges. Avec raison, à leur sujet, on a parlé de "5ème évangile", celui de l'Esprit-Saint en action, sous le signe des Anges de Dieu. Nous les voyons au soir de l'Ascension, sous les traits de deux hommes vêtus de blanc, délivrant aux apôtres le message capital : "Jésus reviendra". Nous les voyons, ouvrant les portes de la prison, faisant sortir les apôtres enfermés : "Allez, annoncez hardiment au peuple les paroles de vie". Un ange s'adresse au diacre Philippe : "Pars et va du côté du midi, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza". Et le haut fonctionnaire de la reine d'Ethiopie sera éclairé, baptisé. C'est encore un ange de Dieu qui apparaît à Corneille : "Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu qui s'en est souvenu. Envoie chercher Pierre à Joppé". Et Pierre accueillera dans la communauté chrétienne, Corneille, "l'étranger". C'est encore un ange qui apparaît à Pierre dans le cachot : "Vite lève-toi". Et Pierre sortit libre. A Paul sur le chemin de Rome, un ange de Dieu apparaît : "Sois sans crainte...".

Rien ne surpassera les manifestations des Messagers de Dieu, lors des grandes heures de l'Evangile : Gabriel et l'Annonciation, après celle de Jean-Baptiste. Joseph sera averti par un Ange : "Ne crains pas de prendre Marie..." La nuit de la Nativité sera éclairée par l'Ange proclamant aux bergers : "Je vous annonce une grande joie". Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste qui louait Dieu en disant : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime". Le retour des rois mages, la fuite en Egypte sont scandées d'apparitions d'anges.

Plus tard, durant sa vie publique, Jésus sera soutenu par les Anges : lors de la tentation au désert : "Voici que les anges s'approchèrent et ils le servaient". Et dans la nuit de l'agonie : "un ange le réconfortait". Au matin de Pâques, des anges interviennent : "Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, et s'approchant, roula la pierre et s'assit dessus. Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme neige." Il rassure les saintes femmes : "Ne craignez point. Il est ressuscité". Deux anges interpellent Madeleine désespérée devant le tombeau vide : "Pourquoi pleures-tu ?.." Et si nous relisons les épîtres des apôtres, nous relevons l'existence d'une hiérarchie chez ces esprits célestes. Saint Paul nous parle de "Principautés, de Dominations, de Puissances". Ecrivant aux Colossiens, le grand apôtre évoque à nouveau ces catégories : "C'est en Lui, le Christ, que tout a été aux cieux et sur la terre, le monde visible et l'invisible, Trônes, Seigneuries, Principautés, Dominations". Saint Pierre confirmera la présence, autour de Jésus-Christ glorieux, "à la droite de Dieu", d'Anges, Dominations et Puissances.


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II) Dans la Liturgie

Il est vrai que, dans la prière liturgique, la grande Prière de l'Eglise, aux Heures bénies, nous sommes habitués à rencontrer des esprits célestes, et à partager leurs hommages rendus à la Trinité Sainte. Plus que jamais, l'acte de foi s'impose : "Lex orandi, lex credendi". Ce que nous prions, c'est ce que nous croyons. Rien ne fortifiera plus notre foi en ces esprits célestes que la lecture, méditée, contemplée, de ces textes liturgiques, joyaux de l'Ecriture. L'office des saints Anges, les 29 septembre et 2 octobre, sont inégalables. L'invitatoire donne le ton : "En présence des anges, venez, adorons le Seigneur". Les hymnes sont des plus solennelles : "Gloire à toi, Seigneur des anges, pour leur beauté où se déploie la splendeur de ta présence. Ils nous entraînent jusqu'à l'arbre de vie. Le Père vous a choisis pour accompagner vers sa lumière, les héritiers du salut." Vous êtes "les rayons de la Lumière, les gestes de notre Père, les mouvements de l'Esprit". A chaque fête, à la Sainte Messe, retentit le "Gloria in excelsis", le chant de la Nativité. Et l'oraison nous confirme dans "la joie de vivre en leur compagnie pour toujours". La prière universelle redouble notre confiance : "Nous te louons, Père des esprits, pour ce monde invisible : il nous fait pressentir ta grandeur". Le préface redouble : "L'admiration que leur fidélité nous inspire rejaillit jusqu'à toi ; la splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir comme tu es grand". Et à l'entrée de la prière du Canon, la foule des croyants s'agenouille, reprenant la chant des séraphins dans la vision d'Isaïe : "Saint, saint, Saint, 1e Seigneur, Dieu de l'univers". A l'approche du moment de la consécration, le prêtre supplie : "Que ton offrande, Seigneur, soit portée par ton Ange, en présence de ta gloire". Et après la communion, nous sommes heureux de nous redresser, prêts à repartir pour l'oeuvre de Dieu : "Puissions-nous avec ces forces neuves et sous la protection des anges, avancer d'un pas ferme dans la vie du salut". Heureux de se retirer, le coeur plein de reconnaissance : "de tout coeur, je veux te rendre grâce, Seigneur je te chante en présence des anges".

Ce fut Valence, en Espagne, qui posséda, semble-t-il, le premier office en l'honneur de l'Ange Gardien. En 1590, le Pape Sixte-Quint accordait au Portugal, un office spécial en son honneur. En France, le bienheureux François d'Estaing, évêque de Rodez, fit rédiger un Office en l'honneur des Saints Anges Gardiens par un franciscain, Jean Colombi, et cet Office fut approuvé par la pape Léon X, le 18 avril 1518. Au XVIème siècle, cet usage se répandit largement dans la chrétienté. C'est en 1608 que le pape Paul V à la demande de Ferdinand II d'Autriche, institua une fête solennelle des Saints Anges Gardiens, obligatoire dans tout l'Empire, facultative ailleurs. Léon XIII, le 5 juillet 1883, éleva cette fête, au rite "double majeur".

Parallèlement, les théologiens approfondissaient le dogme des anges. Le cardinal Newman confessera : "Je dois mon opinion définitive sur les anges, à l'école d'Alexandrie et à l'Eglise primitive." Thomas d'Aquin leur consacrera un traité. Papes et conciles ratifieront cette croyance. Au coeur d'une tempête qui souffla sur l'Eglise universelle, Paul VI proclamera, solennellement, sur la place Saint-Pierre, à Rome, au soir du 29 juin 1968 : "Nous croyons en un seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur des choses visibles comme ce monde où s'écoule notre vie passagère, des choses invisibles, comme les purs esprits qu'on nomme aussi les anges"... "Créatures spirituelles, associées au Christ dans son oeuvre de salut", précisera le Catéchisme pour adultes, paru en France en 1981. Onze ans plus tard, le Catéchisme de l'Eglise Catholique (1992) soulignera : "L'existence des êtres spirituels, non corporels, que l'Ecriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l'Ecriture, ajoute-t-il en confirmatur, est aussi net que l'unanimité de la Tradition". Rappelant les définitions du IVème Concile du Latran en 1215, déjà comprises dans le Credo de Nicée (325), le cardinal Etchegaray, archevêque de Marseille, sanctionnait déjà en 1978 : "Une Eglise qui ne ferait pas l'expérience spirituelle des anges ne serait pas l'Eglise de Dieu".


III) Faisons le point !

Rationalistes et modernistes regardent les anges comme "des personnifications des attributs divins, ou des traces d'un polythéisme originel, ou des survivances de mythes babyloniens et persans". La foi chrétienne, basée sur la Bible et la Tradition, affirme elle : les anges sont des créatures achevées, des personnes douées d'une intelligence pénétrante, d'une volonté puissante, mais sans corps physique. Bien qu'ils soient purement spirituels, ils ont des relations permanentes avec le monde matériel. Ils sont les "puissances et principautés" de ce monde. Selon saint Thomas, ils président au mouvement des étoiles, du soleil, de la lune et des planètes. Suivant l'enseignement de la liturgie, ils sont les adorateurs de Dieu : "leurs anges voient sans cesse la face de mon Père". Ils sont les messagers de Dieu, les protecteurs des hommes : "J'ai commandé à mes anges, de te garder sur tous tes chemins". Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à lui : "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous ses anges" (Mt 25,31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour Lui : "Car, nous dit saint Paul, écrivant aux Colossiens, (1,16) c'est en Lui qu'ont été créés toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances ; tout a été créé par Lui et pour Lui". Il les a faits messagers de son dessein de salut : "Est-ce que tous, écrit l'auteur de l'épître aux Hébreux (1,14), ne sont pas des esprits chargés d'un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter le salut". Les bâtisseurs de nos cathédrales et leurs artistes, sculpteurs et peintres, en ont illustré à foison, les cathédrales de France, faisant spécialement de celle de Reims, "la cathédrale des Anges". Qui ne revoit avec émotion, les anges de l'abside, celui de l'annonciation, l'Ange au sourire inoubliable, véritable logo de la revue "l'Ange Gardien", en sa couverture.

L'Ange est pur esprit, intelligence pure. Il n'est pas limité par les sens, ni par la matière. Il se connaît en plénitude, par un seul acte de connaissance. Il connaît Dieu en se connaissant lui-même. Il connaît les autres esprits purs et le monde corporel. De même, l'Ange est pure volonté : sa volonté n'est pas médiatisée par les sens, comme celle de l'homme. Il dispose d'une volonté parfaite, c'est-à-dire parfaitement et totalement maîtresse d'elle-même. Il persévère toujours dans le choix qu'il a librement posé - cela vaut aussi pour les Anges déchus -.

Ceci nous invite à évoquer les premières pages de la Genèse (3, 1-15). Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents, l'écrivain sacré nous fait entendre une voix séductrice (Gn 3, 1-15). Après la Sagesse (2,24), saint Paul, écrivant aux Romains, laisse tomber la sentence qui éclaire toute la destinée de l'homme : "Le Péché est entré dans le monde et avec lui, la souffrance et la mort". Satan est présent aux premières heures de l'humanité. Il accompagnera l'homme jusqu'à sa fin dernière. L'Eglise enseigne qu'il a été d'abord un ange bon, fait par Dieu, Lucifer, porte-Lumière. Et le concile de Latran IV, en 1215 confirmera (DS 800) : "Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu, naturellement bons, mais c'est eux qui se sont rendus mauvais", en refusant l'épreuve proposée par Dieu : reconnaître en l'enfant à venir, à Bethléem, le Verbe incarné. La permission divine de l'activité diabolique dans 1e monde est un grand mystère, mais "nous savons, écrit saint Paul aux Romains (8,28) Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui aiment Dieu".

Précisons un fois de plus : le catéchisme et l'Evangile nous l'apprennent, nous avons chacun un ange gardien qui veille sur nous, coopère à nos bonnes oeuvres, porte au Tout-Puissant nos prières, nos efforts, nous rapporte les grâces divines.

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Bien des âmes saintes ont vécu dans leur familiarité, depuis saint Augustin, jusqu'à Newman, Padre Pio, et bien d'autres. Dès lors, prions-le, invoquons-le, matin et soir, suivant ainsi des exemples des plus autorisés : "J'invoque, confiait Pie XI, très souvent mon ange gardien, et très souvent, je m'aperçois de sa présence". Et un commentateur qui nous est cher n'hésite pas à écrire : "Si nous réalisons vraiment qu'un ange de Dieu nous accompagne, notre parcours terrestre, deviendrait inéluctablement... une histoire sainte" (Marc Lorient). Une bonne catéchèse libérerait bien des chrétiens, trop sensibles, aujourd'hui plus que jamais, de la crainte des mauvais esprits.


IV) Des exemples

Des âmes de foi en témoignent avec force. Dans son livre "Comblée de grâce", Georgette Blaquière confesse : "la réalité des anges est une réalité de notre foi : ce sont des êtres spirituels, créés par Dieu dont la mission est à la fois d'adorer Dieu, d'être devant sa face, louange et action de grâce, mais aussi de servir de messager auprès des hommes".

Dans ses lettres de feu, Louis Massignon n'hésite pas à affirmer : "Quand je parle, dans les inflexions de ma voix, quand je me tais, dans les détours de ma pensée, dans les désirs de mon coeur, de temps en temps, je trouve quelque chose qui m'étonne, qui m'élargit, qui me descelle, et je pense que ce sont nos Anges qui communiquent..." Et à la même correspondante, Mary Kahil, en janvier 1960 : "Ce n'est pas la mise en présence de Dieu "de manuels pieux" qui peut m'aider à m'exercer à la méditation ; non, ce que je trouve de plus en plus en rentrant dans ma petite chambre (...) tout seul, comme un éveil du coeur, une pulsation qui ne ressemble pas aux autres et qui m'avertit, c'est ce que les manuels appellent je crois un appel angélique, celui de l'Ange Gardien".

En 1926, Jacques Maritain écrit à Jean Cocteau, l'invitant, dit-il à "reprendre votre banc à l'église : votre Ange Gardien gardait la place, écrivait tous les matins votre nom sur le prie-Dieu". Il s'explique : "Toujours, vous avez eu le souci des Anges. Vous parlez d'eux dans tous vos livres (...) par la poésie, vous les retrouviez peu à peu, vous deviniez leur immensité, leur force, leur tendresse, leur élégance, leur danger. Car à vrai dire, c'est eux qui vous prenaient au piège et tenaient l'oiseleur dans leurs filets.(...) De son côté, ma philosophie était tout occupée d'eux (...) Elle avait compris que seul, l'exemplarité des purs esprits permet à la métaphysique de saisir le mystère essentiel de la vie de l'intelligence (...) Jean, ils voient la face du Père (...) ils ont vu tomber Lucifer, ils ont adoré au Golgotha, ils étaient au couronnement de la Vierge (...) Nous sommes à leurs yeux comme deux petits points d'ombre se déplaçant dans la flamme, mais que Jésus a aimés. Deux enfants, vous l'avez bien dit, mon cher Cocteau".

Le même écrivain écrivait à Julien Green, le 19 janvier 1966 : "Votre livre (Terre lointaine vol. III) va sortir. J'en ai une grande joie. Les Anges de Dieu ont sûrement conduit votre main ; ça, je le sais". Le 10 février suivant, il confirme : "Je viens de terminer "Terre lointaine"... C'est un livre admirable... Votre Ange gardien a écrit le livre avec vous". Trois ans plus tard, Julien Green lui rend la politesse : "Je ne veux plus tarder à vous dire avec quelle joie et quel intérêt, j'ai lu vos deux études sur les anges (...) Tout ce que vous dites sur les anges et sur leur rôle est très beau et ne peut offrir aucune difficulté, bien au contraire, vous réconfortez le lecteur en l'instruisant". Trois ans plus tard, Julien Green était reçu à l'Académie française. Parlant de son prédécesseur, au siège qu'il allait occuper, il affirme simplement : "François Mauriac croit que son ange gardien ne le quitte pas. C'est la foi du catéchisme, souligne l'illustre académicien, dans son discours de réception, du catéchisme d'hier, celui qu'on achetait pour trois sous et qui vous fournissait des réponses en des termes d'une clarté aussi mystérieuse que leur contenu".

Dans son "Testament", l'abbé Pierre reconnaîtra : "I1 y a quelque temps, j'ai redécouvert le dialogue avec l'ange gardien". En septembre 1913, un an avant sa mort sur le champ de bataille de la Marne, Péguy confiait à son ami Lotte : "J'ai un ange gardien incroyable... Trois fois, je l'ai senti m'empoigner, m'arracher à des volontés, à des actes médités préparés, voulus". Huit ans plus tard, partant au Japon pour y représenter la France, Paul Claudel écrira dans son Journal : "Au moment de commencer ma mission dans ce pays, bien me mettre dans la tête ces mots : prudence, patience... Patience, réflexion, sentiment continuel de la présence de Dieu et de mon Ange gardien". Réfléchissant sur sa vie tumultueuse, le célèbre poète Max Jacob écrira : "En cette fête des Saints Anges gardiens, je remercie le mien qui m'est apparu à peu près à cette époque, en 1909, et m'a valu ma conversion".

En mars 1967, répondant à l'invitation du cardinal Doepfner, le cardinal Suenens était allé à Munich, pour y tenir la conférence jubilaire, à l'occasion des dix ans de l'Académie catholique de Bavière ; dans son Journal, l'illustre cardinal de Louvain, relève : "Le dîner du soir réunissait les experts allemands que j'avais connus au concile ; ce fut une joie de parler avec Rahner et Tilmann (1'"auteur" du catéchisme allemand). Rahner souligna les vérités fondamentales "à croire" et affirma que l'existence des anges appartient au dépôt de la foi". Le cardinal note simplement : "Une joie de l'entendre".

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Revenons à Paul Claudel. Passionné d'Ecriture sainte, l'illustre poète a mis en scène l'histoire de Tobie et de Sara. Dans l'acte III scène 4, il nous plaît de relever le bel hommage de Tobie le jeune à l'endroit de l'Ange qui l'accompagna durant son périlleux voyage : "C'est lui qui n'a pas cessé de m'accompagner et d'aplanir devant moi le chemin et de me porter dans ses bras de peur que je ne heurte mon pied à une pierre. C'est lui, le guide, à ma droite et à ma gauche, en avant et en arrière qui m'a guidé. C'est lui le gardien fidèlement qui m'a gardé". Le même Auteur, dans le célèbre "Soulier de satin", magnifie une fois de plus le rôle de l'Ange gardien dans la vie de tout homme. Dona Prouhèze, légère et belle, est à la garde du vieux Balthazar, son serviteur très dévoué. Et la frivole sourit et le nargue : "déjà je concerte dans mon esprit mille ruses pour vous échapper". Fort sage, le vieux Balthazar réplique : "Il y aura un autre gardien qui m'aidera et auquel vous n'échapperez pas si aisément". Et à la question de Dona Prouhèze, le bon serviteur précise : "L'Ange que Dieu a placé près de vous, dès ce jour que vous étiez un petit enfant innocent". De fait, après bien des péripéties, Dona Prouhèze ne put échapper à l'attention salvatrice de son Ange qui lui avoua : "C'est moi. J'étais là. Je ne t'ai jamais quittée". Nous voilà bien dans la pure doctrine catholique.


V) Les Saints

Au cours des siècles, les saints n'ont jamais cessé d'invoquer leur Ange gardien. Saint Grégoire le Grand rappelle à ses fidèles : "Il faut savoir que le nom d'anges désigne leur fonction, porteurs de messages. "Archange" annonce les plus grands évènements" : annonciations diverses jusqu'à la grande Annonciation de Jésus-Sauveur. D'où le nom de Gabriel, "force de Dieu". Michel veut dire : "Qui est comme Dieu ?" et Satan fut vaincu. Raphaël : "Dieu guérit" et le vieux Tobie fut guéri de sa cécité. C'est aussi l'archange des rencontres, celui des voyageurs.

Saint Bernard remercie Dieu : "Tu envoies ces esprits bienheureux pour qu'ils remplissent à notre égard le rôle de protecteur. Tu les charges de veiller sur nous. Tu leur demandes de se faire nos pédagogues". Aussi bien, le célèbre prédicateur demande à leur endroit "respect, à cause de leur vigilance, reconnaissance en raison de leur si grande charité". Il ajoute : "Ils sont fidèles, ils sont sages, ils sont puissants, qu'aurions-nous à craindre ? Suivons-les !".

Le premier compagnon de saint Ignace, le bienheureux Pierre Favre, raconte dans son autobiographie, que "chaque fois qu'il songeait aux responsables des grandes décisions, aux princes temporels, à un pays, une région ou une localité qu'il traversait, il avait coutume d'invoquer leurs anges gardiens".

A si bonne école, les Souverains Pontifes ont, eux aussi, multiplié les marques d'une véritable dévotion aux saints Anges. Pie XI disait à son futur successeur combien cette présence aplanissait les difficultés, émoussait les oppositions : "Quand il nous arrive de devoir parler avec une personne difficilement accessible à nos arguments, et avec laquelle notre langage doit avoir un ton d'autant plus persuasif, nous recourons à notre Ange gardien. Nous lui recommandons l'affaire. Nous lui demandons d'intervenir auprès de l'Ange gardien de la personne que nous allons rencontrer. L'entente ainsi établie entre les deux Anges, la conversation entre le Pape et son visiteur devient beaucoup plus facile".

"Que le Seigneur soit sur votre chemin et que son Ange vous accompagne" : c'est en leur adressant ce souhait biblique que Pie XI aimait à prendre congé des personnes qu'il chargeait de quelque mission délicate dans l'Eglise.

Le jour de la fête des Saints Anges, le 2 octobre 1934, le Pape Pie XII parlait à une grande assemblée d'enfants venus de toute l'Italie, et après avoir évoqué et rappelé les paroles du Grand Serviteur de Marie, saint Bernard, le chantre, le panégyriste des anges gardiens, il ajoutait : "N'oubliez jamais le compagnon de votre vie et honorez sa présence, pour son dévouement, pour sa bienveillance. Ayez confiance en sa protection". Jean XXIII le confirmera : "Notre désir est de voir grandir la dévotion à l'Ange Gardien. Chacun a le sien et chacun peut converser avec l'ange de la personne qu'il a à rencontrer". Le 6 avril 1986, clôturant sa visite à la paroisse romaine des Saints Anges Gardiens, à Monte Sacro, sous les applaudissements de la foule qui témoignait avec ferveur, une dernière fois, leur attachement à leur Vénéré Pasteur : "Que le Christ soit le centre de vos existences insérées en Lui depuis le baptême ; qu'il soit l'orientation constante de votre vie familiale, de votre labeur quotidien, de votre engagement de témoignage chrétien ; qu'il soit le point de référence de tout votre être. Et sachez ajouta-t-il, qu'en ceci, il y a à vos côtés, vos anges gardiens... qui vous aident et à qui si opportunément est consacrée votre paroisse".

Faut-il s'étonner dès lors, que les âmes ferventes soient attachées à leur ange gardien. Le célèbre Père Marie-Eugène o.c.d., dont la cause est introduite à Rome, aimait les anges gardiens, "ces exécuteurs des plans de 1a Providence". Il avait appris de saint Thomas et de saint Jean de la Croix, que nos anges non seulement nous gardent et nous défendent, mais qu'ils coopèrent à toutes nos bonnes oeuvres. Le P. Marie-Eugène en fit maintes fois l'expérience. Et à l'une de ses dirigées, il donna le conseil : "Puisque vous avez fait de votre Ange gardien un paresseux, utilisez le mien : Il a l'habitude de travailler". Si le Père croyait à l'existence des bons anges, il croyait aussi à celle des mauvais anges, objets les uns et les autres de la Révélation comme aussi de son expérience personnelle. Il parla maintes fois du démon dans ses retraites, il lui consacra même un chapitre substantiel dans "Je veux voir Dieu". Le Père voulait que ses enfants prennent au sérieux la doctrine catholique sur l'existence et l'activité des mauvais anges. Sans rien exagérer "ne pas voir le démon en tout" - mais aussi rien minimiser. "Je crois qu'il est bon, très bon, qu'il est nécessaire plutôt de connaître que nous avons cet ennemi". Et à l'appui de cette consigne, le P. Marie-Eugène rappelle l'avertissement de saint Pierre aux destinataires de sa première épître (5, 8-9), avertissement que l'Eglise propose chaque semaine, à la méditation des fidèles dans l'office de Complies : "Veillez : Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant en quête d'une proie à dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi". Evoquant l'interrogation mystérieuse de Jésus : "Pensez-vous qu'à la fin des temps, on trouvera un peu de foi encore sur la terre" (Lc 18,8). "Cette parole nous laisse deviner, commentait le Père, une influence croissante du démon. On n'est pas défaitiste en disant cela, on est simplement réaliste".

Sur la fin de ses jours, Mgr Lebrun, évêque émérite d'Autun, en résidence chez les Petites Soeurs des Pauvres, à Lyon, confiait à l'un de ses amis qui fut aussi le nôtre, le cher chanoine Jules Monin : "Tu sais, je prie beaucoup les Anges". "L'Ange gardien" bénéficia plusieurs fois d'excellents articles de Mgr Lebrun, que l'évêque signait simplement, humblement : "L.p." (Lucien prêtre). En toute vérité, avoua-t-il, "il faisait des saints Anges, les compagnons de sa vie". Ne conclut-il pas son testament spirituel, après avoir invoqué le Coeur de Jésus, la Vierge Marie, saint Joseph : "Chers anges et Saints, que j'ai priés chaque jour, assistez-moi dans mon agonie".

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Le Père de Foucauld ne tenait pas un autre langage : "Nous sommes tous les fils du Très-Haut... accompagné d'un ange gardien, brillant de beauté et de puissance". Mgr Calvet appuyait : "Je tiens au mien". Le Saint Padre Pio rappelait à Dona Raffaelina Cerase, l'une de ses dirigées : "Quelle consolation de savoir qu'un esprit céleste nous garde toujours et qu'il ne nous abandonne pas, même - chose admirable - lorsque nous offensons Dieu. Sachez que ce compagnon prie pour vous... De grâce, n'oublions pas ce compagnon invisible, toujours là pour vous écouter, toujours prêt à vous consoler... Souvenez-vous de sa présence... remerciez-le, priez-le !... Invoquez-le souvent... Quelle sera votre consolation, quand, à l'heure de la mort, votre âme verra cet ange si bon qui vous accompagna tout au long de votre existence et qui eut pour vous une telle sollicitude maternelle !".

L'abbé Querbes, fondateur des Clercs de St-Viateur, parlait souvent à ses élèves de la manécanterie, à St-Nizier de Lyon, des saints Anges. Non content d'avoir dédié aux saints Anges, une chapelle de son église, le curé de Vourles voulut mettre sous leur spéciale protection, la partie la plus chère de son troupeau. De là, cette Association des Saints Anges, dernier acte important de son ministère paroissial, qui porte écrite de sa main, la date du 2 février 1859. Le Père devait mourir le ler septembre de la même année.


I1 faut conclure

Les évènements qui se déroulent actuellement - février 2003 - dans le monde, ne sont pas sans inquiéter. Les gens ont peur. N'est-ce-pas le moment de leur rappeler : "Il existe des forces spirituelles. Serviteurs de Dieu, les saints Anges sont aussi nos gardiens, nos amis. Le Seigneur qui nous aime a voulu nous confier à leur garde. Nous avons tous un Ange gardien". "Je puis assurer, écrivait un ardent ami des saints anges, résistant célèbre, au temps de l'occupation nazie, pour en avoir fait l'expérience à de multiples reprises, que la protection des Saints Anges est efficace, qu'elle peut nous soustraire à beaucoup de dangers et qu'elle nous aide à passer à travers des situations difficiles et parfois humainement insurmontables". Et notre excellent prêtre et ami précisait : "Je ne peux qu'engager les pères et mères de famille à consacrer leurs enfants aux Saints Anges. Personnellement, je le propose chaque fois que j'ai l'occasion de baptiser un enfant ou de bénir un jeune foyer". Le saint prêtre ajoutait : "Jamais je ne termine une homélie sans invoquer le Très Sainte Vierge, les saints Anges de Dieu, les Saints du Ciel. Je parle des saints Anges à tous les jeunes... J'ai toujours constaté qu'évoquer nos frères célestes, leur bonté pour nous, la puissance que le Seigneur leur donne pour nous aider, leur attention pleine de tendresse, de la tendresse de Dieu pour les hommes, touche profondément les esprits et les coeurs. Prions-les avec totale confiance. Faisons connaître autour de nous la dévotion aux saints Anges : nous aurons rendu un grand service à ceux que nous aimons".

Depuis 1891, la revue "L'Ange Gardien", dirigée par les Clercs de St-Viateur, fait connaître et aimer les saints Anges. Demandez un spécimen gratuit à la Direction : "21, montée saint Laurent, 69005 Lyon, France".

"Peut-être est-ce par le dogme des Anges gardiens qu'après celui de la Vierge Marie, se manifeste le plus évidemment la tendresse de Dieu", écrit le F. Gérard, o.s.b., Abbé de Sainte-Madeleine.

A la veille du Centenaire de la revue, le cardinal Sodano, Pro-Secrétaire d'Etat nous écrivait : "Le Pape s'associe à votre joie et à votre fierté légitime au regard du chemin parcouru depuis la fondation. (...) De grand coeur, il vous envoie sa Bénédiction apostolique en l'étendant aux rédacteurs et aux lecteurs de votre revue" (28 décembre 1990).

"Nous te louons, Dieu créateur, pour les anges, fils de ta lumière, messagers de ta Parole, de ton désir, pour les anges, nos compagnons, pour ce monde invisible ; il nous fait pressentir ta grandeur. Seigneur, puissions-nous, sous la protection des anges, avancer d'un pas ferme dans la voie du salut" (Office du 2 octobre).

Louis Chauffour, c.s.v
21 février 2003


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