La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus

Résumé historique et théologique




2. Le Moyen Age, de l'an 1000 à l'an 1250

"Ce n'est que tardivement et, en quelque sorte, par de brusques éclairs, que la pensée des Pères de l'Eglise se porta vers le Cœur vulnéré. Les contemplatifs et les maîtres de la vie spirituelle du moyen âge commencèrent timidement d'orienter leur propre dévotion et de diriger celle des âmes choisies de ce côté" (D. Louis Gougaud, Le Cœur vulnéré du Sauveur dans la piété, l'iconographie et la liturgie, in Vie et arts liturgiques, mars 1921).
La transition entre le regard porté par les Pères de l'Eglise sur le Cœur transpercé du Christ, et la dévotion au Cœur de Jésus telle qu'elle sera connue dans les siècles qui suivent se fait donc insensiblement et de manière très progressive, sous l'influence et la poussée - n'en doutons pas - de l'Esprit-Saint. On passe ainsi peu à peu de la plaie du côté à la plaie du Cœur.

Sont à citer ici :

· Saint Pierre Damien (1007-1072, reconnu Docteur de l'Eglise en 1828), moine Bénédictin puis abbé du monastère de Font-Avellane, nommé cardinal évêque d'Ostie en 1057, qui devient collaborateur des papes pour la réforme de l'Eglise. Il est l'auteur de nombreux ouvrages théologiques et ascétiques. Dans son Sermon 63 sur saint Jean il écrit à propos de l'apôtre : "Et parce que dans le Cœur de Jésus sont cachés tous les biens de la sagesse et de la science, il tirait de ce trésor céleste des largesses abondantes capables d'enrichir notre pénurie et notre pauvreté ; il trouvait là ces richesses immenses qu'il a su généreusement prodiguer pour le salut du monde entier : Oui, il a reposé à la source de la vie qui ne finit pas, pour y boire lui-même les eaux toujours vives de la divine doctrine, et nous les communiquer ensuite au temps fixé par les desseins de Dieu". "C'est dans ce divin Cœur - écrit-il encore - que nous trouvons des armes pour nous défendre, des secours puissants contre les tentations, et les plus purs délices dans cette vallée de larmes. Etes-vous affligés, le souvenir de vos péchés vous trouble-t-il ? Entrez dans le Cœur de Jésus, c'est un asile assuré, c'est le refuge de tous les malheureux". Notons que d'autres traducteurs (tel D. Ursmer Berlière) retiendront le mot "poitrine" là où certains auront choisi le mot "Cœur". Saint Pierre Damien célébrera aussi la naissance de l'Eglise sortie du flanc du Sauveur.
· Jean, dit Jeannelin (†1078), originaire de Ravenne en Italie et Abbé de Fécamp, dont plusieurs œuvres furent attribuées par erreur à saint Anselme, telle cette Méditation (X) : "Jésus montre réellement sa douceur, en inclinant la tête au moment de sa mort, en étendant les bras sur la croix, en se laissant ouvrir le côté et transpercer les pieds par un clou cruel… Quelle douceur dans l'ouverture du côté ! Cette ouverture nous a en effet manifesté les trésors de sa bonté, à savoir la charité de son Cœur envers nous".
· Saint Anselme de Canterbury (v.1033-1109).
· L'Abbé Rupert de Deutz (†1135), Bénédictin, ancien moine de Saint-Laurent de Liège, et Abbé de Deutz près de Cologne, auteur d'une compilation de textes sur ce sujet. Il écrit également à propos du verset VI, 8 du I° livre des Rois ("Il y avait au Sud une porte donnant accès à l'étage du milieu") : "Quelle est cette porte qui donne accès au premier étage, pour ainsi parvenir du premier au second et du second au troisième ? Cette porte dans le temple, c'est la blessure du côté dans le corps de Jésus : cette porte est la seule entrée qui donne accès auprès de Dieu. Lorsque la lance ouvrit ce côté, il en sortit de l'eau et du sang, mystère profond par lequel le péché du monde est effacé, et dans lequel nous sommes baptisés, selon la parole de l'Apôtre : Nous tous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés (Rom. VI,3)" (De opp. S. Trin. In Reg. III, 10).
· Drogon (†1138), moine Bénédictin de Saint-Nicaise de Reims, puis Abbé de Saint-Jean de Laon, qui fut nommé cardinal d'Ostie. Le texte suivant est extrait du traité De la création et de la rédemption du premier homme, parfois attribué à saint Bernard (Sermon 96, de diversis) : "Vous puiserez avec joie aux sources du Sauveur (Isaïe XII,3). A la place du Paradis que nous avons perdu, on nous a restitué le Christ Sauveur. De même donc que de l'unique source du Paradis terrestre sortaient quatre fleuves qui l'arrosaient, ainsi du secret de la poitrine de Jésus sortent quatre fontaines, où l'on puise quatre sortes d'eau, et d'où est arrosée toute l'Eglise répandue dans le monde. Ces quatre sources sont : la vérité, la sagesse, la force et l'amour. Elles fournissent de l'eau, et chacune une eau particulière. A la fontaine de la vérité, on puise l'eau du jugement, à celle de la sagesse, l'eau du conseil, à la fontaine de la force, l'eau du secours, et à celle de l'amour, l'eau des désirs".
· Guillaume de Saint-Thierry (†v.1153), Abbé du monastère de Saint-Thierry au diocèse de Reims, qui rencontra saint Bernard à Clairvaux entre 1122 et 1128. Il exploite dans ses écrits (Meditativae orationes et de Deo contemplando) les idées de ce dernier, échangées lors de longues causeries à Clairvaux. Pour connaître tout à fait le Christ, Guillaume veut pénétrer jusqu'à son Cœur. Il écrit par exemple dans De Deo contemplando (Sermon LXI, 4) : "Quand je brûle de m'approcher de lui…, c'est lui tout entier que je désire voir et toucher ; plus encore, m'approcher de la sacro-sainte blessure de son côté, de cette porte de l'arche faite au flanc, non pas seulement pour y mettre mon doigt ou ma main, mais pour entrer tout entier jusqu'au Cœur même de Jésus, dans le Saint des Saints, dans l'arche du Testament, jusqu'à l'urne d'or, l'âme de notre humanité, contenant en soi la manne de la divinité". Il prolonge cette idée dans une Méditation (VI) : "Ouvrez, Seigneur, la porte latérale de votre arche, afin qu'y entrent tous vos élus…, ouvrez-nous le côté de votre corps, afin qu'y entrent ceux qui désirent voir les secrets du Fils ; qu'ils reçoivent les flots des sacrements qui en découlent et le prix de leur rédemption".
· Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153).
· Le Bienheureux Guerric d'Igny (v.1080-v.1157, béatifié en 1889), originaire de Tournai en Belgique, entré à Clairvaux vers 1130 aux côtés de saint Bernard, puis abbé d'Igny au diocèse de Reims, qui écrit dans un Sermon (In dominica Palmarum, Sermon IV, 5) : "Béni soit-il, lui qui, pour que je puisse faire mon nid dans les trous de la pierre, s'est laissé percer les mains, les pieds et le côté ; qui s'est ouvert tout entier à moi, pour que j'entre dans le lieu du tabernacle admirable, et trouve protection dans le secret de sa tente… Ces trous béants de tant de blessures offrent le pardon aux coupables et versent la grâce aux justes… […] Cachez-vous dans ses mains percées, dans son côté ouvert. Car la blessure au côté du Christ, qu'est-ce autre chose que la porte au flanc de l'arche ?… Bon et plein de pitié, il a ouvert son côté pour que le sang de sa blessure te vivifie, que la chaleur de son corps te réchauffe, que le souffle de son Cœur t'aspire, pour ainsi parler, en t'ouvrant libre passage. Là tu seras en sûreté jusqu'à l'heure où disparaîtra l'iniquité ; jamais tu n'auras froid ; la charité du Christ brûle toujours ; tu vivras dans les délices et l'abondance de la joie, là, tout ce qu'il y a de mortel en toi et dans tous les hommes, s'animera de la vie du Christ, la vie de la tête descendra dans les membres".
· L'Abbé Godefroy d'Admont (†1165), Bénédictin, qui décrit dans l'une de ses homélies (Homélie 12 sur la fête de Saint Jean l'Evangéliste) le Cœur du Seigneur comme le siège de la sagesse, de l'amour et de la miséricorde divine.
· L'Abbé Wolbero (†1167), de l'abbaye Bénédictine de saint Pantaléon de Cologne, qui voit dans l'ouverture du côté le Cœur de l'époux blessé d'amour.
· Richard de Saint-Victor (v.1110-1173).
· Gilbert de Holland (ou Hoylandia) (†1174), de l'abbaye Bénédictine de Swenshed, aux confins de l'Ecosse et de l'Angleterre, qui entreprend de terminer le commentaire du Cantique des Cantiques laissé inachevé par saint Bernard. Suivant la méthode de l'abbé de Clairvaux, il rédige les commentaires des chapitres III et IV, et le début du V°. Sur le verset 9 du chapitre IV, il écrit : "N'est-elle pas heureuse l'âme qui, par ses pieux élans d'amour, pénètre et blesse le Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ… Elle est puissante violemment, cette force de la charité qui atteint et perce le Cœur de Dieu, comme la flèche qui traverse son âme".
· L'Abbé Egbert de Schönau (†1185), frère de sainte Elisabeth de Schönau (1126-1164) - abbesse au monastère Bénédictin de cette ville, dont il écrira la biographie - et Abbé de ce même monastère. Il recherche dans les Pères de l'Eglise ce qui a trait au côté de Jésus, source de toutes grâces, et est donné pour auteur de la méditation connue sous le titre de Stimulus amoris - dont le vrai titre était Stimulus dilectionis - insérée en appendice par Mabillon dans les œuvres de saint Bernard : "Les angoisses de votre Cœur, ô Jésus, se trahissaient de la façon la plus certaine par cette sueur sanglante qui, au moment de votre prière, se mit à couler goutte à goutte de votre chair très sainte jusque sur le sol. O Seigneur et Maître, d'où vient donc à votre âme cette violente tristesse ? cette sueur d'anxiété ? cette anxieuse supplication ?". Il est également l'auteur de la prière suivante : "Vous avez tout fait, tout dit, tout souffert ce qui pouvait, ô Christ, opérer notre salut. O amour, ô patience admirable de votre Cœur ! Après un pareil déluge de tourments, vous n'avez pas refusé de boire le calice de la mort. En inclinant la tête, vous avez laissé partir votre âme immaculée, toute pleine de douceur. Et tout cela, vous l'avez fait, ô mon Dieu, par votre seule, par votre unique bonté !".
· Hérade de Landsberg (†1195), abbesse Bénédictine du monastère de Sainte-Odile, à qui l'on attribue généralement un commentaire du Cantique des cantiques où il est fait mention de la plaie du côté et du Cœur du Christ : "Dans la plaie de mon côté tu dois plonger ta bouche et ton cœur ; et là tu dois te souvenir de tous ceux que j'ai rachetés de mon sang".

Citons également :

· L'Abbé Williram d'Ebersberg, Bénédictin, qui voit dans la blessure du côté le signe de l'amour de Dieu pour les hommes.
· Césaire d'Heisterbach, qui parle du Cœur spirituel du Seigneur, et de sa volonté d'amour et de sacrifice.
· Saint François d'Assise (v.1182-1226), fondateur en 1208 de l'Ordre des Frères mineurs, que nous citons ici parce que le Seigneur le présenta le 4 octobre 1673 à Marguerite-Marie "revêtu d'une lumière et d'une splendeur incompréhensibles… à cause de la conformité qu'il a eue à la vie souffrante de notre Sauveur… et de l'amour qu'il avait porté à sa sainte Passion, qui avait attiré ce divin Amant crucifié à s'imprimer en lui par l'impression de ces plaies sacrées, ce qui l'avait rendu un des plus aimés favoris de son Sacré-Cœur…". Et la sainte de Paray d'ajouter : "Après m'avoir fait voir toutes ces choses, ce divin Epoux de mon âme me le donna pour conducteur comme un gage de son divin amour".
· Saint Antoine de Padoue (1195-1231, canonisé le 30 mai 1232), d'abord chanoine régulier de Saint-Augustin, puis Franciscain à Coïmbra, qui rejoint l'Italie où il commence une carrière de prédicateur et de thaumaturge. On lui attribue de nombreux Sermons, où est fait mention à plusieurs reprises de la plaie du côté, comme du divin Cœur de Jésus. Dans le 98° Sermon sur le Psaume LIV, il écrit : "Si Jésus-Christ est la pierre, le creux du rocher où l'âme religieuse doit se réfugier c'est la pierre du côté. N'est-ce pas à cet asile choisi que le divin Epoux appelle l'âme religieuse, quand Il lui dit dans le Cantique des Cantiques, II, 13 : Lève-toi… hâte-toi de venir dans les ouvertures du rocher, dans les profondeurs de la pierre. Le divin Epoux parle des creux multiples de la pierre, mais en même temps de la grotte profonde. Or il y a dans sa chair des blessures nombreuses et puis la plaie de son côté : celle-ci mène à son Cœur et c'est là qu'Il appelle l'âme dont Il fait son épouse. Il lui a tendu les bras, Il lui a ouvert son côté et son Cœur, pour qu'elle vienne s'y cacher. En se retirant dans les profondeurs de la pierre, la colombe se met à couvert des poursuites de l'oiseau ravisseur ; elle se ménage une demeure tranquille où elle repose doucement. Ainsi l'âme religieuse trouvera dans le Cœur de Jésus, avec un asile assuré contre toutes les machinations de Satan, une délicieuse retraite… Ne restons pas à l'entrée, mais pénétrons jusqu'au fond de la grotte, […] à la source de laquelle découle (le sang rédempteur), au plus intime du Cœur de Jésus. L'âme y trouvera la lumière, les consolations, la paix, les délices ineffables". Et encore : "Il y a deux choses à considérer dans le Christ, qui nous tirent des larmes : l'amour dans son Cœur, la douleur dans son corps… L'autel d'or, c'est la charité dans le Cœur du Christ". On trouve également mention du Cœur de Jésus dans le Sermon pour le 1° dimanche de l'Avent : "Oui, la blessure du côté de Jésus est un soleil qui éclaire tout homme. Pourquoi ? Parce que dans l'ouverture du Cœur du Seigneur, fut ouverte la porte du Paradis, d'où nous vient la splendeur de l'éternelle lumière. Dans les choses de la nature, on dit que le sang tiré du côté d'une colombe efface les taches des yeux ; de la même manière le sang que la lance du soldat tira du Cœur de Jésus ouvrit les yeux à l'aveugle-né, c'est-à-dire au genre humain".
· Le Bienheureux Joseph Hermann (1150-1242), du monastère des Prémontrés de Steinfeld dans l'Eifel, qui mourut archevêque de Cologne, auquel on a attribué après saint Bernard - le premier hymne connu en l'honneur du Sacré-Cœur, Summi Regis Cor aveto. Ce chant, très répandu au Moyen Age, est aujourd'hui inclus dans une longue prière qui salue chacun des membres du Christ souffrant sur la croix :
"Cœur du Souverain Roi, salut.
Je vous salue d'un cœur joyeux,
Il me plaît de vous embrasser
Et c'est le désir de mon cœur
Animez-moi à vous parler…
Par la mort que vous avez soufferte,
Quand pour moi vous avez défailli,
O Cœur bien-aimé de mon cœur,
En vous portez tout mon amour :
C'est là mon désir le plus vif…
Par la moelle de mon cœur,
Pécheur que je suis et coupable,
Que votre amour pénètre à fond,
Qu'il ravisse tout mon cœur,
Mon cœur blessé d'amour.
Je crie de la voix vivante du cœur,
Doux Cœur, car je vous aime :
Inclinez-vous vers mon cœur,
Afin qu'il puisse s'unir à vous
Dévotement, cœur à Cœur…"
.
· Sainte Lutgarde de Saint-Trond (1182-1246)
· Thomas de Cantimpré (v.1200-v.1260), moine de l'abbaye de Cantimpré (Ordre des Prémontrés) avant de rejoindre les frères prêcheurs en 1232 à Louvain, que nous signalons ici parce qu'il est l'auteur de la Vita de Lutgarde de Saint-Trond.
· Arnoul (†1250), de Louvain, Abbé Cistercien de Villers en Brabant, donné par Dom Berlière comme auteur de l'hymne Summi Regis Cor aveto, attribué au Bienheureux Joseph Hermann (voir ci-dessus).
· Sainte Claire (1193-1253, canonisée en 1255), fondatrice des Clarisses, religieuses de l'Ordre de saint François, qui, au témoignage d'Adrien Lyrée (dans son ouvrage De Imit. Jesu, cité par Croiset) honorait et saluait tous les jours le Cœur de Jésus. Les Annales Franciscaines (1875) lui attribuent cette prière : "O très aimable Jésus, par la très sainte plaie de votre côté, par l'infinie miséricorde que vous avez montrée en voulant que votre Cœur nous fût ouvert à tous, daignez me délivrer de tous les maux passés, présents et à venir ; accordez-moi une foi vive, une espérance ferme et une charité parfaite, afin que je vous aime de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces".
· Hadewijch (milieu du XIII°), béguine du temps de Lutgarde, qui parle dans ses lettres du "doux Cœur", du "très riche Cœur de notre Maître".
· Béatrice de Nazareth (v.1205-1268), qui vécut près de Tirlemont, et dont le père fonda trois monastères Cisterciens, dont celui de Nazareth où il plaça ses filles avant de s'y retirer lui-même. Au cours d'un Office, Béatrice fut favorisée de l'union des cœurs avec le Seigneur, ainsi qu'il est rapporté dans sa Vie, parfois attribuée à Guillaume d'Afflighem : "Elle avait été ravie en extase et vu le très doux époux de son âme, le Seigneur Jésus, debout à l'autel, les bras étendus, l'attendant avec un ineffable désir tandis qu'elle approchait… Nourrie de la salutaire communion, elle sentit son âme tout entière, diffuse par tout son corps, saisie par un merveilleux embrassement de la divinité, au point de sentir son corps même et tous ses membres enlacés dans cette puissante étreinte. Et dans l'union très douce de cet embrassement, le Seigneur tira à son Cœur le cœur de son épouse et son esprit tout entier fut absorbé en lui. Là son âme, déjà rendue céleste en quelque sorte, si j'ose ainsi dire, goûta, comme au ciel, ces torrents de charité que l'œil n'a pas vus, que l'oreille n'a pas entendus, qui ne peuvent accéder au cœur de l'homme".
· Le Prédicateur de Saint Georges (St Georgener Prediger), recueil de sermons en moyen allemand de la seconde moitié du XIII° siècle, où l'idée de la dévotion au Sacré Cœur est bien présente : "Le Seigneur a laissé ouvrir son Cœur pur par une lance tranchante, son Cœur tout plein de sagesse, de miséricorde et de pureté. Il montrait ainsi son amour. Il n'est plus d'obstacle désormais devant ceux qui veulent pénétrer dans l'asile d'amour. Ce Cœur ouvert exige que nous ouvrions le nôtre. Jésus a voulu nous montrer que sa tendresse est toute loyale et sans feinte, et il a versé pour nous tout le sang de son Cœur".
· Et pour terminer, le Liber de doctrina cordis, manuscrit d'un auteur inconnu du XII° ou XIII° siècle, découvert dans un couvent Cistercien espagnol. On y lit : "Offre ton cœur à celui qui… le premier t'a donné son Cœur afin que tu lui rendes cœur pour Cœur… Heureux échange, où… tu gardes tout pour toi, et ton cœur et le Cœur du Christ… Ne t'a-t-il pas montré la maison de son Cœur, alors surtout qu'un des soldats lui ouvrit le côté ? Ce fut une brèche dans la muraille, ce fut la porte ouverte par une clef royale pour que ton cœur eût accès à son Cœur, pour que par une foi droite, par un amour entier, tu puisses sans obstacle entrer jusqu'à son Cœur. Enflamme là ton cœur par la foi et la méditation".

Suite...


Le Sacré-Coeur de Jésus - Deux mille ans de Miséricorde
Le Sacré-Coeur de Jésus
Deux mille ans de Miséricorde


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« Les personnes qui propageront cette dévotion, auront leur nom inscrit dans mon Cœur, et il ne sera jamais effacé. »
(11ème promesse du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie)